Aux yeux des eurodéputés et des dirigeants européens, le Brexit pourrait bien avoir au moins un point positif : ils ne seront plus confrontés au Britannique Nigel Farage et à ses discours incisifs au Parlement. Très en verve, l'eurodéputé – pour quelques heures encore – n'a en effet pas épargné ses collègues, le 29 janvier, pour sa dernière intervention dans l'hémicycle à Bruxelles, à l'occasion du vote sur le le traité de retrait du Royaume-Uni de l'UE.
«Le 31 janvier à 23h, marque un point de non-retour. Une fois que nous serons partis, nous ne reviendrons jamais, et le reste, ce ne sont que des détails», a-t-il commencé, avant d'ouvrir franchement les hostilités. «En 2005, j'ai vu la Constitution rejetée par les Français par référendum, rejetée par les Hollandais par référendum. Et je vous ai vus vous, dans vos institutions, les ignorer. Ramener [la constitution] en tant que traité de Lisbonne et vous vanter que vous pouviez le faire passer sans référendum», a attaqué l'eurodéputé, rappelant par ailleurs que les Irlandais qui avaient voté «non», avaient été contraint de voter de nouveau.
Je veux que le Brexit ouvre un débat à travers le reste de l'Europe
Des agissements qui, selon Nigel Farage, l'ont fait devenir un «opposant pur et simple du projet européen». Et, celui qui a fait du Brexit son combat politique depuis de nombreuses années, espère que la sortie du Royaume-Uni permettra d'ouvrir «un débat à travers le reste de l'Europe».
Pour Nigel Farage, qui dit «aimer l'Europe» mais «haïr l'Union européenne», c'est en effet la structure du bloc qui est à rejeter : «J'espère que [le Brexit] signe le début de la fin de ce projet. C'est un mauvais projet. Il est non seulement non démocratique, mais il est antidémocratique. Il pousse sur le devant du Parlement, il donne du pouvoir à des gens sans qu'il aient à rendre des comptes. Des gens qui n'ont pas de comptes à rendre aux électeurs. C'est une structure inacceptable.»
C'est le mondialisme contre le populisme
Ce manque de démocratie au sein de l'institution européenne traduit d'après l'eurodéputé britannique une «bataille historique qui fait rage en ce moment à travers l'Occident». «C'est le mondialisme contre le populisme. Et vous pouvez détester le populisme, mais je vais vous dire quelque chose d'amusant, c'est en train de devenir très populaire», a-t-il glissé déclenchant les rires des députés du Brexit Party postés derrière lui.
Un discours sans concession, que Nigel Farage a conclu en agitant un drapeau britannique, assurant que Londres avait hâte de travailler avec l'UE «en tant que nation souveraine». C'est à ce moment-là que son micro a été coupé, les drapeaux nationaux étant interdits dans l'hémicycle européen. Nigel Farage a alors lancé : «Tout est fini, terminé ! On s'en va !», sous les applaudissements fournis de son camp. «S'il vous plaît, enlevez vos drapeaux. Et prenez-les avec vous, si vous partez maintenant», a en conséquence tranché la présidente de séance.
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