Selon les informations du journal Jerusalem Post, le procureur général Yehuda Weinstein a accepté la proposition du Premier ministre Benjamin Netanyahou d’autoriser les tireurs d’élite à ouvrir le feu sur le Mont du Temple, où Palestiniens et Israéliens s’affrontent depuis plusieurs semaines.
«C’est une escalade extrêmement dangereuse de la part des Israéliens. On dit en principe que chaque jeune lanceur de pierres palestinien âgé de moins de 15 ou 16 ans est un combattant ennemi», a déclaré le journaliste américano-palestinien Ramzy Baroud à RT.
«Nous avons décidé de changer de politique et de déclarer la guerre aux lanceurs de pierres, de bouteilles, contre les lanceurs de pétards et contre ceux qui troublent la paix», a précisé le Premier ministre israélien le 17 septembre dans les colonnes du Times of Israel.
Le procureur général d’Israël aurait aussi approuvé les propositions d’arrêter les jeunes lanceurs de pierres et d’augmenter les peines de prison pour ce type d’infractions à 4 ou 5 ans comme de placer derrière les barreaux pendant au moins 10 ans ceux qui lancent des bombes incendiaires. Les familles de ceux qui affrontent la police ou les civils israéliens seraient en outre frappées d’une amende de 100 000 shekels (22 700 euros).
Même si l’armée israélienne a déjà fait usage de ses snipers en Cisjordanie, à Jérusalem, les forces de sécurité israéliennes n’avaient pas le droit de tirer à balles réelles, et devaient maîtriser les protestataires avec des balles en caoutchouc, des grenades assourdissantes ou des gaz lacrymogènes.
Lors de la réunion d’urgence entre responsables de la sécurité et ministres israéliens, Benjamin Netanyahou a déclaré que ces changements auraient lieu des deux côtés de la Ligne verte. «Les cocktails Molotov ou les pierres, ils tuent sur la Ligne verte et devant elle», a-t-il précisé.
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«C’est une mesure extrême prise par Israël qui s’inscrit dans la prolongement de son occupation violente de la Palestine et qui viole les droits des Palestiniens», a déclaré le représentant de l’université de Binghamton, James Petras à RT.
Cette décision a été prise en raison des affrontements violents et ininterrompus qui se déroulent sur l’esplanade des mosquées depuis le 13 septembre, jour du Nouvel An juif, Roch Hachana. Déjà quelques jours avant cette fête, les tensions étaient montées aux alentours du Mont du Temple, un lieu vénéré par les deux religions, mais dans lequel le statu quo interdit aux Juifs de prier. Les autorités palestiniennes craignent une remise en question de ce statu quo, sollicitée par des activistes israéliens, mais refusée par le Premier ministre Benjamin Netanyahou.
L’utilisation des snipers a été largement critiqué par les hommes politiques et les citoyens du pays. Le député Aida Touma-Sliman a accusé la coalition au pouvoir de faire la «chasse aux individus» et déclaré que «Netanyahou tâchait évidemment de chercher une autorisation légale pour tuer et assassiner».
De son côté, le journaliste Ramzy Baroud a ajouté qu’à son avis, il n’y avait «pas un seul pays dans le monde qui pense à utiliser des snipers contre des mineurs qui lancent des pierres».
Les affrontements près du Mont du Temple ont pris une nouvelle dimension le 17 septembre dernier et les autorités ont décidé de déployer des troupes supplémentaires pour les prières qui auront lieu le 18 septembre.