Pointant à la troisième place du classement de l’indice de développement humain, la Suisse est reconnue comme une nation d’exception. Un petit paradis qui a ses défauts. La Patientensicherheit Schweiz (PSS), organisation s’occupant de la santé des patients suisses a lâché une bombe cette semaine. Selon son étude, 1 700 personnes trouveraient la mort chaque année à la suite d’erreurs médicales.
Ces chiffres ont été révélés dans le cadre d’une campagne de sensibilisation pour faire la lumière sur les problèmes du secteur médical suisse.
Le nombre de 1 700 décès est à prendre avec des pincettes. De l’aveu même du PSS, les estimations sont difficiles à réaliser mais elles donnent une fourchette allant de 700 à 1 700 morts.
Une action de promotion des meilleures pratiques
L’organisation tire la sonnette d’alarme pour que plus d’efforts soient faits afin de réduire ces erreurs fatales.
Les problèmes les plus récurrents concernent les infections postopératoires contractées à l’hôpital, les erreurs de prescription, les échantillons et résultats de laboratoire confondus, les diagnostics erronés et le manque de communication.
Une semaine d’action pour la promotion des bonnes pratiques, soutenue par l’Office fédéral de la santé publique, a été organisée.
Des membres de l’organisation ont voyagé en bus à travers le pays. Ils se sont rendus dans les centres urbains les plus importants afin de sensibiliser les hôpitaux, cliniques, docteurs et pharmacies.
Une situation bien pire en France
La Suisse fait figure de bonne élève par rapport à son voisin. L’Association de défense des droits des patients victimes d’accidents médicaux, le Lien, dresse un tableau noir de la situation.
Elle déclare avoir exploité plusieurs données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour arriver à un chiffre compris en 30 000 et 50 000 morts par an.
Toujours selon ces mêmes données, un patient sur 300 décéderait d’une erreur médicale en France.
Selon le docteur Dominique Courtois, président de l’Association d’aide aux victimes d’accidents, un moyen efficace de réduire ces erreurs serait de regarder du côté de nos voisins européens. «En Grande-Bretagne ou en Allemagne, les praticiens ont l’obligation de déclarer les erreurs qu’ils commettent. Non pas dans le but de jeter l’opprobre sur eux. Mais de manière à ce que leurs collègues ne reproduisent pas les erreurs qu’ils ont pu commettre un jour.»