Economie

Le gouvernement du Bahreïn, autre pétromonarchie qui souffre des prix du pétrole, réduit sa voilure

Il s’avère que la chute des prix du pétrole peut avoir un impact même au plus haut de l’Etat, surtout si l’économie du pays est basée sur l’or noir, ce qui est le cas du Bahreïn, qui s’apprête à réduire le nombre de ses ministères.

Pour l’instant, il n’y a pas d’information sur les ministères qui vont «sauter» ni sur le nombre de fonctionnaires qui seront mis à la rue. Selon le ministre bahreïnien de l’Information, «le gouvernement mène des consultations sur la nouvelle structure ministérielle ainsi que sur ceux qui seront réduits ou réformés».

C’est le roi du Bahreïn Hamed ben Issa Al Khalifa qui a décrété la formation d’un nouveau gouvernement à cause de la chute des revenus gouvernementaux. Pendant sa rencontre avec le prince héritier et le vice-premier-ministre, le roi a étudié un rapport financier qui l’a apparemment ennuyé.

Et il y a de quoi s’inquiéter : l’économie bahreïnienne dont 40 % du PIB dépend des revenus du pétrole connaitra un déficit de 3,8 milliards d’euros en 2015 alors que le budget initial adopté en juillet tablait sur un déficit de 800 millions d’euros.

Cependant, ce ne sont pas juste les ministères qui ont reçu un coup. La population du pays, dont les réserves en pétrole sont bien moins importantes que celles de ses voisins, a été privée de quelques-unes des subventions concernant des produits et services tels que la viande et l’électricité. Pour régler la situation et faire face à l’augmentation des prix, les autorités se sont mises à donner de l’argent directement aux habitants du pays, mais cette mesure n’a pas concerné les ouvriers étrangers.

En effet, ce n’est pas la première fois que le Bahreïn réduit le nombre de ses ministères : la dernière fois c’était en 2014 lors des élections à la chambre basse du Parlement, à la suite desquelles le gouvernement du pays a démissionné, comme le prévoit la Constitution du pays.

Les pétromonarchies durement touchées

Le Bahreïn n’est pas le seul pays dont l’économie a reçu un coup important. Les revenus du Koweït, membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), ont lourdement chuté durant les cinq premiers mois de l'actuel exercice budgétaire, en raison de l'effondrement des cours du brut, selon des statistiques du ministère des Finances publiées jeudi.

Entre avril et août, les revenus de l'émirat du Golfe ont baissé de 42,5% par rapport à la même période du dernier exercice, et cette crise pétrolière a creusé un déficit budgétaire de 23 milliards de dollars dans les finances du pays.

Autre membre de l’OPEP, l’Arabie saoudite, a aussi connu une forte chute de son économie. Le pays qui, d’après certains experts, a beaucoup contribué à la baisse des prix a également procédé à des dépenses massives. L'implication du pays dans les conflits régionaux, sa participation à la lutte contre l'avancée de l’État Islamique et le goût de sa population pour le luxe ont été à l'origine de dépenses massives, que le budget saoudien risque de ne pas pouvoir équilibrer.

En savoir plus : L'Arabie saoudite va-t-elle sortir indemne de la crise pétrolière ?

Le PIB du Royaume a été en augmentation constante depuis des années, atteignant 669 milliards d’euros en 2014. Mais en 2015, on s’attend à ce que le produit intérieur brut chute de cent milliards de dollars.

Les prix du pétrole ont baissé de moitié depuis juin 2014 en raison notamment d'une offre excédentaire, un dollar fort et une faiblesse de l'économie mondiale qui n’arrive pas à récupérer depuis la crise mondiale de 2009 qui est toujours en cours.