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En France, les injures racistes ne passent pas, en Italie, si

Alors que la condamnation pour injure raciale du journal d'extrême-droite français «Minute» vient d'être confirmée en appel, en Italie, un sénateur d'extrême-droite vient d'être relaxé dans un procès quasi similaire. Triste constat.

Jean-Marie Molitor, le directeur de la publication du journal Minute, connu pour ses positions d'extrême droite, a écoppé d'une amende de 10 000 euros pour injure raciale envers la garde des sceaux Christiane Taubira. 

En cause, sa Une insultante qui avait immédiatement suscité un véritable tollé. «Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane». 

Ce jeudi, la cour d'appel de Paris a confirmé la peine prononcée en première instance par le tribunal correctionnel de Paris le 30 octobre 2014.

L'accusation avait même requis une une peine de prison avec sursis, que la cour n'a finalement pas suivi. Mais tout de même, la blague de mauvais goût est loin d'avoir été prise à la légère !

Pourtant chez nos voisins italiens, il semblerait que ce genre de déclarations ne tombe pas systématiquement sous le coup de la loi.

Et pour cause, le sénateur italien Roberto Calderoli, membre du parti d'extrême droite italien de la Ligue du Nord, qui avait injurié publiquement Cécile Kyenge, la ministre de l'intégration italienne en 2013 et membre du Parlement européen, vient d'être relaxé. 

Mme Kyenge, née au congo et qui fut chirurgienne-dentiste avant d'entrer en politique, s'était alors vue qualifiée d'«orang-outan» par le sénateur, qui, par dessus le marché a déclaré qu'elle «ferait mieux de travailler dans son pays». 

Pour la relaxe, les législateurs ont cité l'article 68 de la Constitution italienne, qui stipule que les membres du Parlement «ne peuvent pas être tenus pour responsables des opinions ou votes émis dans l'exercice de leur fonction». Comme c'est pratique...