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Gambie : des milliers de manifestants réclament le retour de l’ex-président resté 22 ans au pouvoir

Banjul a été le théâtre ce 16 janvier d'une manifestation exigeant le retour de l'ancien président gambien Yahya Jammeh. Exilé en Guinée équatoriale depuis 2017, celui-ci a exprimé plus tôt son désir de retourner dans son pays.

Ce 16 janvier, des milliers de manifestants ont battu le pavé de la capitale gambienne, Banjul, afin de réclamer le retour de l'ancien président gambien Yahya Jammeh. Arrivé à la tête de la Gambie grâce à un coup d'Etat en 1994, l’ancien officier – qui a refusé de reconnaître la victoire d'Adama Barrow à la présidentielle de décembre 2016 – a cédé le pouvoir en janvier 2017 après d’intenses pressions exercées notamment par la Communauté économiques des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Nous voulons que l'ancien président revienne et reprenne les rênes du pays à Adama Barrow

Répondant à l’appel de l'Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC), formation politique dont est issu l’ancien dirigeant gambien, les manifestants ont convergé vers le siège de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples afin d’y déposer une pétition destinée à l'Union africaine. «Les temps sont durs sous l'actuel gouvernement, c'est pourquoi nous voulons que l'ancien président revienne et reprenne les rênes du pays à Adama Barrow», a expliqué Maïmuna Jaju, une commerçante citée par l’AFP.

Depuis la Guinée équatoriale où il s’est exilé, Yahya Jammeh a soutenu l’organisation de cette manifestation dans un enregistrement audio diffusé sur les réseaux sociaux le 13 janvier. Il a par ailleurs appelé le gouvernement actuel à respecter l’engagement pris par l'Union africaine, la Cedeao et les Nations unies lui permettant de retourner dans son pays. 

Au cours de ces dernières semaines, partisans et opposants du président actuel se succèdent dans les rues de Banjul. Le 12 janvier, des milliers de Gambiens ont défilé en faveur du maintien au pouvoir pour cinq ans du président Barrow, malgré son engagement initial à ne servir que trois ans. Plus tôt, le 17 décembre, des manifestants ont en revanche exigé de lui qu’il respecte sa promesse de ne pas prolonger son mandat.

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