Ce 15 septembre, les députés, réunis en session extraordinaire pour le discours de l'état de la Nation, ont eu la surprise d'entendre leur président relire le même texte qu'ils avaient pourtant entendu le 25 août dernier.
Afin que l'âge de l'inamovible président de 91 ans ne soit pas accusé de cette étonnante perte de mémoire, le secrétariat de la présidence a promptement fait savoir qu'il y avait eu un «mélange» dans le discours remis au chef de l'Etat.
L'affaire aurait pu rester anecdotique si les députés de l'opposition n'étaient restés totalement silencieux pendant cette relcture un peu spéciale, en raison de messages de menace. Sept députés de l'opposition avaient en effet reçu un SMS anonyme, les mettant en garde contre toute perturbation pendant le discours de Robert Mugabe. Or ils avaient précédemment copieusement chahuté le président lors de la première lecture de ce même discours.
Les journalistes, présents, ont quant à eux rapidement pointé les similitudes entre les deux discours.
Ce n'est pas le premier incident qui interroge sur la santé du président zimbabwéen : en février dernier, il s'était pris les pieds à la descente d'un avion et avait lourdement chuté. Les journalistes du pays avaient alors été sommés de supprimer les images.
Au pouvoir depuis 1980, Robert Mugabe est le plus âgé des dirigeants africains. Pourtant, il ne s'est pas encore prononcé sur son éventuelle candidature à la prochaine élection présidentielle en 2018. Il avait promis de rester au pouvoir tant qu'il aura encore «des forces dans son corps». En 2018, il aura alors 94 ans.