Plus de 2 000 ans après son apparition, la religion chrétienne est encore la cible de persécutions dans de nombreuses régions du monde. En effet, selon un rapport de l'ONG protestante Portes ouvertes publié ce 15 janvier, 260 millions de chrétiens auraient été «fortement persécutés» dans le monde en 2019 en raison de leur foi.
Ce nombre représente une augmentation par rapport à l'année 2018, qui avait compté 245 millions de chrétiens persécutés. Le nombre de personnes tuées, lui, a baissé, passant de 4 305 en 2018 à 2 983 en 2019. «Pendant trois ans, ce nombre n'avait cessé d'augmenter», explique un membre de Portes ouvertes cité par l'AFP. Pour 2019, il explique la diminution du nombre de morts par «la baisse du nombre de chrétiens tués au Nigeria». Ce pays d'Afrique demeure néanmoins «en tête» des pays qui comptent le plus grand nombre de chrétiens tués pour leur foi, avec 1 350 morts en 2019.
Le nombre d'atteintes aux églises multiplié par cinq
Selon Portes ouvertes, la hausse du nombre de chrétiens persécutés dans le monde est notamment causée par «la situation de la liberté religieuse en Chine à l’échelle nationale, touchant de plus en plus de régions, et par le déploiement du djihadisme en Afrique».
Le rapport pointe également une multiplication par cinq des atteintes graves portées aux églises (fermetures, attaques, vandalisme, incendies), passant de 1 847 à 9 488. Autre indicateur alarmant, le nombre de chrétiens détenus est passé de 3 150 à 3 711, principalement en Chine, en Erythrée et en Inde.
Le classement considère la Corée du Nord comme le pays le plus dangereux pour les chrétiens, dénonçant «l’emprise totalitaire du régime sur chaque individu [qui] fait de la foi en Dieu un crime contre le régime, raison suffisante pour finir sa vie en camp de travaux forcés». Selon l'ONG Portes ouvertes, la Corée du Nord compte pourtant 300 000 chrétiens. La capitale, Pyongyang, comporte quatre églises : deux protestantes, une catholique et une orthodoxe.
Suivent l'Afghanistan, la Somalie, la Libye, le Pakistan, l'Erythrée, le Soudan, le Yémen, l'Iran, l'Inde, puis la Syrie. En France, le ministère de l'Intérieur avait recensé 1 063 actes antichrétiens en 2018. Sur la même période, 875 églises ont été vandalisées.