Les partisans de la nouvelle loi et les députés qui s’y opposent se sont affrontés jeudi dans l’enceinte du Parlement japonais. D’habitude si réservés, l’audience a tourné au pugilat après que des membres de l’opposition ont bloqué les portes et les corridors en signe de protestation.
Dans le même temps, dans les rues de Tokyo, des milliers des protestataires antimilitaires se sont rassemblés devant le Parlement japonais, manifestant contre la législation controversée autorisant le déploiement de troupes à l’étranger pour la première fois depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale. D’après les sources du Guardian, les manifestants ont atteint le nombre 13 000 personnes, dont 13 ont été arrêtés pour «entrave aux officiers».
La nouvelle loi sur le défense a été approuvé par la Chambre basse du parlement en juillet et a depuis été examinée par la Chambre haute. Son approbation a alors été accompagnée d’une série de protestations.
La majorité de l’opinion publique japonaise s’oppose aux lois va-t-en-guerre du gouvernement. D’après le sondage du quotidien Asahi Shimbun publié lundi, 54 % des interrogés ont été opposés à la loi, alors que seulement 29 % se sont prononcés en sa faveur.
D’après le gouvernement du Premier ministre Shinzo Abe, le renouvellement de la législation est vital pour faire face aux défis modernes que doit affronter le Japon.
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«Ces lois sont nécessaire parce que la situation sécuritaire autour de notre pays est en train de changer d’une façon dramatique», a déclaré le député du parti libéral-démocratique de Abe Jun Matsumoto devant la Chambre basse du parlement en juillet.
Cependant, pour les opposants à cette initiative, les nouveaux amendements contredisent la constitution pacifiste du Japon et pourront aboutir à l’implication du pays dans des conflits militaires à l’étranger.
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Maintenant que la loi a été approuvée par le comité spécial au sein du Parlement, le texte sera soumis au vote. Au vu de la majorité du bloc de Shinzo Abe dans la Chambre haute, il est probable qu’il sera aisément approuvé par le Parlement.