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Iran: soupçonné d'avoir incité à «des actes radicaux», l'ambassadeur britannique arrêté puis relâché

Arrêté puis relâché après quelques heures en Iran, l'ambassadeur Rob Macaire a nié avoir «pris part» à une manifestation. Plusieurs milliers d'étudiants iraniens se sont rassemblés, après que Téhéran a reconnu avoir abattu par erreur un avion civil.

Comme le rapporte ce 12 janvier l'agence de presse iranienne Tasnim News, l'ambassadeur britannique en Iran Rob Macaire a été «arrêté [puis relâché après] quelques heures» la veille. Il est soupçonné d'avoir appelé à «des actes suspects» lors d'un rassemblement anti-gouvernemental devant l'université Amir Kabir, à Téhéran.

L'agence de presse privée a précisé que le diplomate britannique avait été convoqué pour un second interrogatoire le lendemain, afin d'apporter «de plus amples explications».

Selon Tasnim News, Rob Macaire est «accusé d'implication dans la provocation de certains actes radicaux parmi les manifestants».

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L'ambassadeur nie avoir participé à une manifestation

Ce 12 janvier, l'intéressé a pour sa part donné sa version des faits assurant n'avoir «participé à aucune manifestation». «Je suis allé à un événement annoncé comme une veillée pour les victimes de la tragédie du vol PS752. Il est normal de vouloir rendre cet hommage, certaines victimes étaient britanniques. Je suis parti après 5 minutes, quand certains ont commencé à scander [des slogans]», a-t-il poursuivi sur Twitter.

La veille, le Premier secrétaire d'Etat britannique Dominic Raab avait qualifié l'arrestation de Rob Macaire de «violation flagrante du droit international», affirmant pour sa part que l'ambassadeur avait été arrêté «sans motif ou explication» alors qu'il prenait simplement des photos d'un rassemblement pacifique.

Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a affirmé sur Twitter : «Il n'a pas été détenu, mais arrêté en tant qu'étranger non identifié dans un rassemblement illégal.» Il a précisé que l'ambassadeur avait été relâché au bout d'un quart d'heure, après avoir été identifié.

Plus tôt dans la journée du 11 janvier, plusieurs milliers de personnes avaient afflué vers les universités iraniennes dans le cadre de marches de protestation, après que le président Hassan Rohani avait admis que l'armée iranienne avait abattu accidentellement, le 8 janvier, un avion ukrainien avec à son bord 176 personnes, dont beaucoup d'étudiants iraniens. Les manifestants entendaient dénoncer la responsabilité du gouvernement iranien dans le crash du vol PS752 de la compagnie aérienne Ukrainian Airlines. «Khamenei est un meurtrier», auraient alors scandé certains manifestants.

La tragédie s'est déroulée quelques jours après la frappe américaine en Irak, qui a causé la mort du général Qassem Soleimani, 62 ans, chef de la force Al-Qods.

Une situation de crise causée par «l'aventurisme américain» selon Téhéran

Commentant la tragédie, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammed Javad Zarif avait déploré : «Une erreur humaine dans une situation de crise causée par l'aventurisme américain a conduit à la catastrophe.»

L'assassinat de Soleimani a immédiatement été revendiqué par le président américain Donald Trump. Figure de proue de la lutte contre Daesh en Irak et proche du général iranien, Abou Mehdi al-Mouhandis a lui aussi été tué dans l'opération militaire américaine. Donald Trump avait ensuite mis en garde Téhéran contre une potentielle riposte, affirmant notamment que Washington avait 52 cibles sur le territoire iranien, parmi lesquelles des sites culturels.

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