«Personne ne veut la guerre. Tout le monde dit : "Ce n'est pas possible, il faut arrêter l'escalade", donc prenons les moyens pour le faire», a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian sur la chaîne française d'information BFM TV, ce 6 janvier. Et d'ajouter : «Et les moyens pour le faire, c'est d'abord que la partie iranienne renonce à des ripostes et des représailles mais aussi qu'on ouvre des négociations, que l'Iran revienne dans l'accord [nucléaire] de Vienne et que la négociation sur la stabilité régionale puisse se mettre en œuvre.»
La veille, déjà, le président de la République Emmanuel Macron avait appelé l'Iran à s’abstenir «de toute mesure d’escalade militaire susceptible d’aggraver encore l’instabilité régionale», selon un communiqué de l'Elysée.
Le président Hassan Rohani a promis, le 3 janvier, que l'Iran et les «nations libres de la région» se vengeraient des Etats-Unis après la mort du général iranien Qassem Soleimani, tué le même jour lors d'une frappe américaine à Bagdad. Par la suite, le président américain Donald Trump a menacé de frapper «52 sites iraniens» de manière «très dure et très rapide» si l’Iran venait à «frappe[r] des Américains, ou des intérêts américains» pour venger le général Soleimani. Un chiffre faisant référence aux 52 Américains pris en otage dans l’ambassade étasunienne de Téhéran, entre novembre 1979 et janvier 1981, à la suite de la révolution islamique.
Ce 6 janvier enfin, Hassan Rohani a répondu aux menaces de son homologue américain en ces termes : «Ne menacez jamais la nation iranienne». «Ceux qui font référence au nombre 52 devraient également se souvenir du nombre 290. #IR655», a ajouté le président iranien dans une référence à la tragédie de l'Airbus du vol Iran Air 655, abattu en juillet 1988 par un navire américain, au-dessus du Golfe, et ayant coûté la vie à 290 personnes.
Des tensions à leur paroxysme depuis l'assassinat du général iranien Soleimani
Le Pentagone a accusé le Qassem Soleimani de préparer «activement des plans pour attaquer des diplomates et des militaires américains en Irak et à travers la région». De plus, les Etats-Unis ont attribué au général iranien la prise d'assaut de l'ambassade américaine à Bagdad par des manifestants pro-Iran. Les manifestants en question dénonçaient les frappes américaines meurtrières menées le 29 décembre, en représailles à la mort d'un sous-traitant américain, qui avaient visé plusieurs sites du Kataëb Hezbollah (KH) en Irak.
C'est dans ce contexte que l'Iran a annoncé, le 5 janvier, qu'il ne tiendrait plus compte des limites fixées dans l'accord de Vienne au nombre de centrifugeuses qu'il a le droit d'utiliser. Les Etats-Unis se sont retirés en 2018 de cet accord, signé en 2015 par plusieurs puissances, et on rétabli par conséquent des sanctions anti-iraniennes.
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