La Commission électorale espagnole a ordonné, le 3 janvier 2020, la destitution du président de la Généralité de Catalogne, l'indépendantiste Quim Torra, de ses fonctions de député régional.
Cette décision fait suite à la condamnation par la justice espagnole du président catalan à 18 mois d'inéligibilité le 19 décembre 2019 pour «désobéissance». Quim Torra avait refusé d'obéir à l'ordre de la Commission électorale l'enjoignant à retirer des emblèmes indépendantistes de la façade du siège du gouvernement régional et ce, pendant une campagne électorale.
Cette ordre de destitution provoque un vif débat en Espagne : la question étant de savoir si la perte de son mandat de député régional ferait également perdre à Quim Torra son poste de président catalan – ce qui provoquerait de nouvelles élections régionales. Selon le statut de cette Généralité du royaume d'Espagne, son président doit être choisi parmi les députés régionaux.
Quim Torra fait appel de cette «décision autoritaire et complètement irrégulière»
Quim Torra a d'ores et déjà fait appel de sa destitution, qu'il a qualifiée, le 4 janvier, de «décision autoritaire et complètement irrégulière». Il a annoncé son intention de déposer «un recours administratif de protection des droits fondamentaux devant la Cour suprême» espagnole. Quim Torra assure, en effet, que le Parlement catalan – où les indépendantistes sont majoritaires – est la seule institution légitime à ordonner sa destitution.
En outre, le 3 janvier, un millier de militants indépendantistes catalans ont manifesté à Barcelone pour dénoncer un «nouveau coup d'Etat contre les institutions catalanes».
La décision de la Commission électorale fait suite à une plainte déposée par le Parti populaire (droite libérale), Ciudadanos (centristes libéraux) et Vox (droite nationaliste), formations politiques farouchement attachées à l'unité de l'Espagne.
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