Les djihadistes du mouvement terroriste Harakat al-Chabab al-Moudjahidin, communément appelés shebab, et affiliés à al-Qaïda, ont mené une attaque, ce 5 janvier au matin, contre une base militaire située à Lamu, dans le nord du Kenya, que partagent les Américains et les forces kényanes.
En fin de journée, le commandement militaire américain pour l'Afrique (AFRICOM) a fait savoir qu'un militaire américain et deux sous-traitants du Pentagone avaient été tués dans l'attaque.
L'attaque, qui a débuté avant l'aube, a duré environ quatre heures, ont dit à l'agence Reuters des témoins et sources militaires.
La base, connue sous le nom de Camp Simba, a été le théâtre de la dernière opération en date menée par le groupe terroriste après l’attentat du 28 décembre à Mogadiscio, qui avait fait 81 morts (soit l’une des attaques les plus meurtrières de la décennie en Somalie), ainsi que l’attaque du 2 janvier contre un bus, menée au Kenya par des hommes suspectés d’appartenir au groupe djihadiste, et au cours de laquelle au moins trois personnes avaient perdu la vie.
AFRICOM confirme l'attaque
Plusieurs images circulant sur les réseaux sociaux montraient le site en proie aux flammes, duquel se dégageait un important panache de fumée.
L’attaque avait été confirmée par le commandement militaire américain pour l'Afrique (AFRICOM) sur Twitter : «Le commandement militaire des Etats-Unis pour l'Afrique reconnaît qu'il y a eu une attaque à l'aérodrome de Manda Bay, au Kenya, et surveille la situation. Al-Shabaab a revendiqué la responsabilité de l'incident. A mesure que des faits et des détails émergeront, nous fournirons une mise à jour.»
Les shebab revendiquent l'attaque
Les islamistes shebab ont revendiqué la responsabilité de l’attaque dans un communiqué, assurant qu’ils avaient «réussi à prendre d'assaut la base militaire fortement fortifiée et ont maintenant pris le contrôle effectif d'une partie de la base». Ils ont, en outre, déclaré qu’il y avait eu des victimes kényanes et américaines, affirmation pour le moment impossible à vérifier. Le groupe terroriste a souligné que cette attaque faisait partie de la campagne «al-Quds (Jérusalem) ne sera jamais judaïsée».
La région de Lamu, située à la frontière avec la Somalie, est régulièrement touchée par des opérations menées par les shebab, qui privilégient des attaques ciblant les forces de sécurité à l’aide de bombes artisanales placées en bordures des routes. Chassés de Mogadiscio en 2011, les shebab ont perdu l'essentiel de leurs bastions, mais contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides. On estime qu'ils comptent actuellement entre 5 000 et 9 000 combattants. Nairobi est présent en Somalie depuis 2011 pour combattre le groupe terroriste.
Egalement présents en Somalie, les Etats-Unis y ont intensifié, depuis avril 2017, leurs frappes aériennes après l'extension par le président Donald Trump des pouvoirs donnés à l'armée américaine pour lancer des opérations antiterroristes, par voie aérienne ou terrestre. En avril, le commandement militaire américain pour l'Afrique avait annoncé avoir tué 800 personnes en 110 attaques aériennes depuis avril 2017 dans ce pays de la Corne de l'Afrique.