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En direct : L’Europe face à l’afflux des migrants

Avec des contrôles «temporaires» aux frontières et des forces de l’ordre déployées pour renforcer les vérifications, l’UE s’apprête à répartir 120 000 réfugiés partout dans l’Union. Il n’est cependant pas clair de quelle manière cela sera fait.

Dimanche 20 septembre

Un train rempli de réfugiés quitte la ville croate de Tovarnik pour un lieu tenu secret.

Treize migrants sont décédés dans les eaux turques lorsqu’un bateau avec 46 personnes à son bord a heurté navire de marchandises et a chaviré, selon une source des garde-côtes turcs. Six enfants figurent parmi les victimes et 20 autres migrants ont pu être secourus, d’après la même source. Le bateau a quitté la côté turque près de la province de Canakkal. Les recherches se poursuivent : 13 personnes sont portées disparues.

Le Premier ministre français Manuel Valls a déclaré dimanche qu’il était nécessaire d’établir un système juste de répartition des réfugiés et des migrants entre les pays membres de l’Union européenne. Il a souligné que la France ne pouvait pas accueillir tous les migrants qui fuient les zones de combat.

Manuel Valls a également proposé de créer des centres d’accueil pour migrants et réfugiés dans les pays de première entrée, l’Italie et la Grèce, afin de répartir ensuite à partir de ces centres les demandeurs d’asile à travers toute l’Union européenne. Selon lui, la France s’est engagée à accueillir 30 000 réfugiés syriens dans les deux ans à venir.

Samedi 19 septembre

Le 19 septembres, des centaines de réfugiés sont arrivés en bus en Hongrie. Selon les dernières informations, ils voudraient rejoindre la ville d’Osijek en Croatie.

Selon la télévision nationale croate HRT TV, un millier de réfugiés ont passé la nuit à la belle étoile au poste-frontière de Bregana, entre la Croatie et la Slovénie.

Au petit poste-frontière voisin d'Harmica, à une vingtaine de kilomètres de la capitale croate Zagreb, des dizaines de migrants étaient massés ce samedi matin sur le pont marquant la frontière, exigeant que la police slovène les laisse entrer.

La Hongrie a terminé la pose d'une clôture de barbelés sur 41 km de sa frontière avec la Croatie pour tenter d'endiguer le flux de migrants, selon un porte-parole du ministère de la Défense hongrois. 

Dans le même temps, La Croatie continuera à acheminer les migrants à la frontière avec la Hongrie, en l'absence d'accord avec ce pays frontalier, selon le Premier ministre croate Zoran Milanovic. Le chef du gouvernement croate estime que «75 à 80% des migrants entrent par les îles grecques et qu'il s'agit de gens dont la vie n'est pas en danger».

Vendredi 18 septembre

La Bosnie-Herzégovine peut accueillir 5 000 réfugiés, mais fermera ensuite ses frontières, a déclaré le ministre de la Sécurité bosniaque Dragan Mektic lors d’une conférence de presse. D’après ses dires, des réfugiés et des migrants arriveront probablement en Bosnie-Herzégovine en raison de la fermeture des frontières d’autres pays. Le ministre a en outre prévenu que son pays les accueillerait en fonction de ses capacités. Selon Dragan Mektic, la Bosnie-Herzégovine est prête à devenir un pays de transit, si les Etats européens voisins sont prêts à accueillir les migrants et les réfugiés qui traversent le pays.

Les forces de l’ordre turques essaient de bloquer la foule des réfugiés et des migrants qui veulent atteindre l’Union européenne.

 Le gouverneur de la province turque d’Edirne, Doursoun Ali Sahin, a déclaré que les réfugiés ne seraient pas autorisés à passer la frontière avant d’avoir reçu une invitation provenant d’un Etat européen.

La Norvège pourrait imposer un contrôle aux frontières, si le nombre de demandeurs d’asile devenait trop élevé. «Nous évaluons différentes mesures. Le contrôle aux frontières renforcé est l’une des mesures que nous envisageons», a confié le ministre norvégien de la Justice, Anders Anundsen, à Reuters. «Cela dépend du nombre de migrants qui arrivent. Si ces chiffres augmentent considérablement ou que nous pensons que notre contrôle aux points d’entrée n’est pas suffisant, nous imposerons le contrôle aux frontières», a-t-il ajouté.

Le nombre de demandes d’asile adressées à l’Union européenne lors du deuxième trimestre 2015 s’est élevé à 213 200. Cela représente une hausse de 85% par rapport à l’année précédente sur la même période, selon l'agence européenne de statistiques. L’Allemagne a reçu 38% de toutes les demandes, la Hongrie en a reçu 15%, l'Autriche 8%, alors que l’Italie, la France et la Suède en recueillent 7% chacune. Le tiers de tous ces demandeurs d’asile provient de la Syrie et de l’Afghanistan.

Dans le village frontalier de Beremend, en Hongrie, la police a commencé à faire monter des demandeurs d’asile à bord des bus. Ce convoi de dix autobus se dirigeait vers la ville croate d’Osijek mais à soudainement fait demi-tour en direction de la frontière hongroise.

La présidente de la Confédération suisse, Simonetta Sommaruga, a déclaré que la Suisse ne s’attendait pas à un afflux de migrants et a ajouté que les garde-frontières étaient prêts à renforcer les contrôles si nécessaire. «Mais on n’a pas besoin de contrôles systématiques aux frontières en ce moment», a-t-elle souligné selon Reuters. Le gouvernement suisse a exprimé sa volonté d’accueillir 1 500 demandeurs d’asile enregistrés en Italie et en Grèce. La Suisse est également prête à augmenter de 70 millions francs l’aide qu’elle apporte aux personnes affectées par les conflits en Syrie, en Irak et dans la corne de l’Afrique.

Pour sa part, le ministre slovène de l’Intérieur Bostjan Sefic a accusé la Croatie de violer les règles de l’UE et de l’espace Schengen après que le Premier ministre croate a déclaré que son pays n’enregistrerait ni les réfugiés, ni les migrants. «Les actions de la Croatie ne se conforment pas aux systèmes de l’UE et de Schengen, parce qu’ils ont décidé de ne plus enregistrer les migrants», a déclaré Bostjan Sefic selon Reuters.
Quant à la Slovénie, elle s’attend à recevoir 1 000 réfugiés dans les 24 heures à venir.

Lorsqu’ils arrivent en Croatie, les migrants courent le risque de tomber sur des champs de mines non-marqués où reposent près de 500 mines, enfouies lors de la guerre des Balkans. Les migrants peuvent traverser la frontière par les champs ce qui est donc très dangereux. «Cela sera horrible si des gens qui ont quitté les pays déchirés par la guerre décèdent dans un champ de mines en Croatie», a déclaré Zsuzsanna Zsohar, une collaboratrice du groupe de volontaires sur la chaîne américaine NBC.

La Croatie «ne peut pas accueillir et n’acceptera plus ce fardeau», a déclaré le Premier ministre Zoran Milanovich. L’UE «doit savoir que la Croatie ne sera pas le centre d’accueil des migrants», a-t-il souligné. Le Premier ministre a en outre convoqué une réunion du Conseil de sécurité nationale. Il a évoqué le «Plan B» qui prévoit de ne plus accueillir de migrants ni de réfugiés.

24 heures après avoir déclaré qu’elle accepterait les migrants, la Croatie a fait volte-face. «Nous sommes prêts à accueillir tous ces gens, si vous les emmenez là où ils veulent aller de tout leur cœur, c’est-à-dire l’Allemagne, la Scandinavie et plusieurs autres pays», a déclaré le Premier ministre croate le 17 septembre.

Zoran Milanovich a reconnu que la Croatie avait montré qu’elle avait du cœur, mais ajouté : «Nous avons aussi un cerveau, nous savons ce quels sont nos intérêts. Nous ne croyons pas en une clôture barbelée, ce n’est pas la solution». Il est à noter que la Croatie a fermé sept des huit passages frontaliers avec la Serbie pour limiter l’entrée massive des migrants.

Le ministre croate de l’Intérieur Ranko Ostojic a déclaré sur la chaîne de télévision N1 TV que dans le cas où l’afflux massif de réfugiés se continuait, ce «n’était qu’une question de temps» avant que le trafic frontalier soit complètement arrêté.

Jeudi 17 septembre

Le maire de la capitale croate Zagreb Milan Bandic a appelé les habitants à héberger si possible les réfugiés chez eux. Il a promis pour sa part d’accueillir une famille dans sa maison de campagne.

«Cela peut arriver à n’importe qui, n’importe quand. Alors restons humains et solidaires», a-t-il déclaré à propos de la crise.

Deux cents réfugiés ont franchi la frontière croate où des affrontements avec la police ont débuté, et se sont retrouvés en Hongrie après avoir franchi une zone mal sécurisée entre les deux pays, a fait savoir la chaîne locale M1.

Certains réfugiés ont tenté de partir vers Zagreb à pied tandis qu’un autre groupe de réfugiés a préféré revenir en Serbie. La police a cependant tenté d’empêcher les migrants de suivre les chemins menant vers la capitale croate, résultant en une bousculade, dans laquelle plusieurs ont perdu connaissance. Un homme a été victime d’une crise cardiaque, on ne sait pas quel est son actuel état de santé.

La fermeture de la frontière serbo-hongroise et les sanctions introduites par la Hongrie jeudi par le gouvernement hongrois en cas d’infractions transfrontalières ont forcé des milliers de migrants bloqués en Serbie à prendre la route vers la Croatie et la Slovénie.

Les premiers affrontements entre les forces de sécurité et les réfugiés ont éclaté à la frontière serbo-croate, a rapporté la chaîne serbe RTS TV. Des centaines de migrants qui avaient été isolés par la police croate dans une zone confinée ont brisé le cordon de police après avoir attendu dans une longue queue pour prendre les bus vers les centres de transitions.

Le Portugal est prêt à abriter au moins 2 000 réfugiés, a confirmé jeudi son Premier ministre Pedro Passos Coelho, ajoutant que le pays va étudier la possibilité d’en accueillir plus encore si nécessaire.

«J’espère qu’un accord sera atteint le plus rapidement possible», a souligné Coelho en parlant du plan de répartition des migrants.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme Zeid Ra'ad Al Hussein a dénoncé jeudi un certain nombre d’actions prises par les autorités hongroises dans la crise des réfugiés ajoutant que «certaines représentent des violations claires des lois internationales».

Après avoir évoqué l’utilisation de gaz lacrymogène contre des femmes et des enfants par la police hongroise au cours des affrontements mercredi, il a qualifié les mesures du gouvernement de «choquantes», dénonçant une politique marquée par la «xénophobie».

La Croix rouge slovène s’apprête à accueillir environ 5 000 réfugiés dans les jours qui viennent, alors que des milliers ont débarqué dans le pays voisin, la Croatie. L’organisation a demandé jeudi de l’aide expliquant «avoir besoin de l’aide de la Slovénie et de tous ceux qui comprennent ce qu’est la souffrance humaine des gens fuyant les zones déchirées par la guerre».

Plus de 7 300 personnes sont arrivé en Croatie ces deux derniers jours, comme l’ont fait savoir les autorités du pays. La plupart des migrants envisagent de continuer leur chemin vers l’Europe occidentale, la prochaine escale étant pour eux la Slovénie.

D’après la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, la raison clé de la crise migratoire à laquelle l’Europe fait face, consiste en la défaillance des pays membres de l’UE à trouver un accord sur les efforts à mettre en œuvre pour résoudre le problème.

«La situation est hors de contrôle. A notre avis, cela est dû non seulement à l’ampleur de l’immigration mais aussi parce qu’il n’y a pas d’accord au sein de l’Union européenne sur les solutions à adopter pour faire face à ce problème persistant et complexe», a-t-elle annoncé.

Environ deux cents réfugiés, principalement Syriens, mènent en ce moment une manifestation spontanée dans la province turque d’Erdin, demandant aux autorités de les laisser franchir la frontière vers l’Europe.

D’après Amir Raei, un Syrien âgé de 25 ans, les manifestants qui se disent être prêts à se mettre en grève de la faim ne vont pas céder et essaieront d’atteindre la frontière grecque le plus vite possible.

Deux demandeurs d’asile, désespérés, ont menacé de sauter d’un immeuble haut de plusieurs étages à l’est de Berlin afin d’obtenir le plus vite possible le statut de réfugiés. Comme l’a indiqué l’agence TASS, la police a réussi à les arrêtes à temps.

Donald Tusk, président du Conseil européen, a annoncé jeudi la tenue d’une réunion d’urgence prévue pour le mercredi 23 septembre dont le but est de «discuter de la façon de faire face à la crise migratoire»

La Roumanie est d’accord pour accueillir plus de réfugiés, à condition que l’Union européenne fournisse des fonds supplémentaires, a annoncé aux journalistes le président du pays Klaus Iohannis, suite à la réunion du Conseil de sécurité où la question migratoire en Europe a été abordée.

«Dans la situation actuelle, une des options possibles peut être le déblocage de fonds qui permettront d’agrandir les centres d’accueil existants et d’en construire des nouveaux», a souligné Klaus, ajoutant qu’«aucune décision exacte n’a pour l’instant été prise».

Des heurts entre migrants et police à la frontière serbo-hongroise ont repris ce jeudi. Les réfugiés jettent des bâtons sur les forces de l’ordre, leur demandant l’ouverture de la frontière pour continuer leur chemin vers Allemagne. La police serbe n’est pas encore intervenue.

L’Union européenne n’approuve pas la politique de la Hongrie envers les migrants mais elle est prête à accorder une aide financière au pays, a déclaré lors d’un briefing le commissaire européen aux migrations Dimítris Avramópoulos.

«Je ne suis pas d’accord avec certaines méthodes utilisées par le gouvernement hongrois, mais ces gens, ils fuient la guerre, il faut les aider, c’est notre devoir. L’UE va les aider financièrement», a-t-il expliqué.

La Serbie s’apprête à faire face à une nouvelle vague de 2 000 migrants venus de Macédoine et de Grèce. «Nous prenons soin de chacun d’entre eux, nous ne laisserons aucun enfant avoir faim», a annoncé le ministre serbe en charge des réfugiés Aleksandar Vulin.

Après l’Allemagne et la Hongrie, c’est la Slovénie qui a informé la Commission européenne de l’introduction d’un contrôle temporaire à ses frontières, a fait savoir le service de presse de la Commission.

«La nuit dernière, la Commission européenne a reçu une notification des autorités slovènes exprimant leur intention d’introduire un contrôle pour une durée de dix jours à la frontière avec la Hongrie», lit-on dans un communiqué.

Le premier camp pour de réfugiés avec l’aide de la Russie a ouvert dans la ville syrienne d’Hama. Sur son territoire de 500 mètres carrés, 25 tentes équipées de lits et de poêles, pour maintenir la température en hiver. Il y a aussi quatre cuisines ainsi que plusieurs cantines. Les avions russes ont délivré 15 tonnes d’approvisionnement pour 30 jours. Au cours de l’inauguration, les cuisiniers ont préparé un premier déjeuner pour 200 personnes.

Au cours de la conférence de presse à Budapest Péter Szijjártó, le ministre hongrois des Affaires étrangères, a proposé de créer des forces spéciales armées pour garder les frontières de la Grèce et fournir un financement supplémentaire pour supporter les camps des réfugiés au Moyen-Orient.
 
D’après lui, «c’est dans l’intérêt des migrants eux-mêmes d’attendre la fin de la guerre dans leur patrie non loin de chez eux». Ainsi, l’UE doit fournir de l’argent à la Jordanie, la Libye et la Turquie pour l’accueil des réfugiés syriens.

Sur fond de la crise migratoire qui fait rage en Europe, Manfred Schmidt, président de l'Office allemand pour les migrations et les réfugiés (BAMF) a démissionné plus tôt dans la journée en expliquant sa décision par des «motives personnelles».

Mercredi 16 septembre

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé à traiter les migrants de manière humaine. «Les migrants du Moyen-Orient et d’autres régions qui se retrouvent dans des pays européens ont le droit d’être traités selon les conventions humanitaires», a-t-il souligné.

Il a également annoncé son intention de tenir une réunion le 30 septembre pour «élaborer une réponse humaine et efficace à la crise, basée sur les principes du respect des droits de l’Homme».

Un des réfugiés participants aux émeutes de ce mercredi a été arrêté par la police hongroise à la frontière serbo-hongroise. Il est soupçonné de faire partie d’un groupe terroriste, a fait savoir une chaîne d’état M1, citant des déclarations de la police locale.

La Serbie a déployé des troupes de police supplémentaires le long de la frontière hongroise, comme l’a indiqué le ministre serbe de l'Intérieur, Nebojsa Stefanovic.

«Notre objectif est d’entraver les prochaines attaques de migrants sur les policiers hongrois depuis notre territoire, ainsi que d’éloigner les migrants des murs de barbelé, de manière humaine», a-t-il expliqué.

Dans l'après-midi, près de 20 policiers ont été blessés lors des émeutes avec les migrants. L’ambulance a transporté à l’hôpital deux enfants qui ont été jetés par-dessus les barricades, a annoncé Gyorgy Bakondi, conseiller principal en sécurité du Premier ministre hongrois.

Des dizaines de migrants ont réussi, à l'issue de plus d'une heure d'échauffourées mercredi en début de soirée, à déborder les forces antiémeutes hongroises et à pénétrer en territoire hongrois depuis la Serbie, au passage frontalier de Röszke.

En début d'après-midi ce mercredi, a police hongroise avait fait usage de gaz lacrymogènes à la frontière serbe, confirmant ainsi sa politique très clairement répressive à l'encontre des réfugiés. Les policiers ont expliqué avoir été la cible de jets de pierres et de bouteilles. Ils ont donc répliqué par du gaz lacrymogène envers des réfugiés. Mais vers 18 heures, et après une vingtaine de blessés dans leurs rangs, ils ont reculé de quelques mètres, permettant à de nombreux réfugiés de pénétrer en Hongrie. 

Sur plusieurs vidéos filmées durant les affrontements, on a pu voir des réfugiés, dont certains avaient le visage caché, jeter des pierres, ou tenter d'incendier des morceaux de la barricade mise en place par les policiers. Les forces de l'ordre ont dépêché sur place plusieurs hélicoptères qui ont surplombé la manifestation. Plusieurs blessés sont aussi à déplorer, et plusieurs ambulances ont été envoyées sur place dès 16 heures.

Peu après 17h30, le ton s'était visiblement tendu, et la police avait, semble-t-il, redoublé de violence. On a alors pu voir des enfants, visiblement incommodés par les gaz lacrymogènes, fuir la scène dans les bras de leurs parents. Plusieurs hommes sont aussi passés devant les caméras, le visage en sang. Au moins 20 blessés seraient par ailleurs à déplorer du côté des forces de l'ordre, a annoncé le gouvernement en fin de journée.

Dans un communiqué, la police hongroise a indiqué qu'un groupe de migrants était dans un premier temps parvenu à «franchir le portail fermant la frontière», ce qui a entraîné la risposte des policiers, qui tentent de maintenir le portail qui «est actuellement remplacé par plusieurs rangées de policiers. La police protège les frontières de la Hongrie et de l'UE en respectant les lois et le principe de la proportionnalité», explique le communiqué.

Depuis plusieurs jours en effet, de nombreux réfugiés sont massés à la frontière entre la Serbie et la Hongrie, bloqué ici après la décision du gouvernement d'extrême-droite de Viktor Orban de verrouiller les frontières avec une clôture de barbelés de 175 kilomètres. Ce mercredi, la Roumanie a d'ailleurs exprimé son courroux quant à l'existance de cette barrière, convoquant l'ambassadeur de Hongrie.

Reste que les migrants sont eux bloqués derrière des barbelés, et cherchent donc un autre moyen d'entrer en Europe. Et le nouveau chemin passe par la Croatie. 

Un premier groupe de migrants est ainsi entré mercredi depuis la Serbie en Croatie, qui s'est dite prête à faciliter leur transit, ouvrant une nouvelle route vers l'Europe occidentale après le verrouillage des frontières hongroises avec la Serbie. La frontière avec la Croatie reste, elle, ouverte, et les policiers croates ont déjà constatés, ce mercredi, l'arrivée de certains migrants qui tentent à entrer au sein de l'Union européenne.

Le Premier ministre croate Zoran Milanovic a assuré mercredi devant le Parlement que la Croatie était prête à «les diriger vers les destinations où ils souhaitent se rendre, l'Allemagne et la Scandinavie. Ces gens sont ici (...) mais ne veulent pas venir en Croatie, ou en Hongrie et je ne comprends pas où est le problème de les laisser passer». La Croatie s'est aussi engagé à accueillir les réfugiés qui souhaitent s'installer dans le pays. Le ministre de l'Intérieur a ainsi annoncé l'envoi d'un train qui ramènera de la frontière serbo-hongroise 1000 réfugiés qui seront hébergés à Zagreb. 

A l'inverse de cette déclaration d'accueil envers les migrants de la Croatie, la Slovaquie, membre de l'Union européenne a estimé que l'Europe n'était désormais «plus un lieu sûr» à cause des réfugiés. Le Premier ministre slovaque Robert Fico, qui refuse les quotas souhaités par l'UE affirme en effet que des «terroristes» peuvent se glisser au sein des migrants. «Il peut y avoir plusieurs milliers de personnes potentiellement très dangereuses», a-t-il même affirmé.