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Remis en prison par Israël, Mohammed Allan reprend sa grève de la faim

Célèbre après une grève de la faim d'environ 60 jours pour dénoncer sa détention administrative, Mohammed Allan, qui avait été libéré et admis à l'hôpital, a été interpellé ce mercredi où il était soigné. Il a repris sa grève de la faim.

Retour en prison pour le Palestinien Mohammed Allan. Le tout sans inculpation et pour une durée potentiellement illimitée, comme lors de sa première détention administrative. Cette dernière avait pris fin après une grève de la faim d'environ 60 jours

Son avocat a fait savoir, quelques heures après cette arrestation, que Mohammed Allan allait reprendre sa grève de la faim après son retour derrière les barreaux.

L'avocat de 31 ans a en effet été arrêté mercredi matin à l'hôpital d'Ashkélon, a expliqué la police. Il avait été admis dans cet hôpital il y a quelques semaines, après avoir frôlé la mort avant que les autorités israéliennes ne suspendent sa détention administrative. Selon la police israélienne, son «état de santé s'est amélioré», et cela permet la reprise de cette rétention administrative, normalement jusqu'au 4 novembre.

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Mais par nature, la rétention administrative ne connaît pas d'échéance et si les autorités israéliennes décident de prolonger cette dernière, Mohammed Allan pourrait encore passer de longues années en prison. 

En quelques semaines, cet avocat, emprisonné depuis novembre 2014 sur la «base de témoignages et d'informations selon lesquels il était en contact avec un activiste terroriste du Jihad islamique en vue de commettre des attentats de grande envergure», est devenu le visage et le symbole de la lutte contre la détention administrative. Cette disposition permet à la police israélienne d'emprisonner quelqu'un pour une durée illimité, et sans inculpation.

Plus de 300 prisonniers palestiniens sont en détention administrative, selon différentes sources. Une disposition qui choque d'autant qu'a été adopté, en juillet, une loi permettant de nourrir de force un prisonnier en grève de la faim. Mais cette pratique se heurte aux vives résistances des médecins, pourtant indispensables pour la mettre en œuvre.