Le président iranien Hassan Rohani a appelé, ce 19 décembre, les pays musulmans à coopérer afin de lutter contre le «terrorisme économique» des Etats-Unis, au cours d'un sommet à Kuala-Lumpur (Malaisie) consacré aux problèmes du monde islamique. Hassan Rohani a notamment plaidé en faveur de la mise en place d'une cryptomonnaie, destinée à combattre l'hégémonie du dollar.
Le sommet de Kuala-Lumpur a réuni des centaines de délégués, et plusieurs chefs d'état représentant divers pays musulmans. L'absence de l'Arabie saoudite a notamment été remarquée. L'Organisation de la coopération islamique (OCI), basée à Djeddah (Arabie saoudite), a d'ailleurs condamné la tenue du sommet.
Hassan Rohani fustige «la domination du dollar américain, et du système financier américain»
Selon Hassan Rohani, «le régime économique américain et la dollarisation des économies nationales et internationales ont permis aux Etats-Unis de faire progresser leur hégémonie grâce à la menace de sanctions et au terrorisme économique».
Le gouvernement iranien doit faire face à des sanctions économiques américaines depuis la révolution islamique de 1979. Allégées une première fois, ces sanctions ont été ensuite drastiquement augmentées par le président des Etats-Unis Donald Trump en 2018, à la suite du retrait de son pays de l'accord sur le nucléaire iranien.
Pour le président iranien, le monde islamique doit être sauvé «de la domination du dollar américain, et du système financier américain», a-t-il déclaré dans son discours, appelant à une plus grande coopération économique entre les pays musulmans. Selon lui, cette coopération doit aller du secteur bancaire au tourisme, et devrait même prendre la forme d'une cryptomonnaie commune.
Egalement présent au sommet, le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui aussi appelé à «libérer le commerce bilatéral des pressions des devises». «Au lieu de commercer avec des devises étrangères, nous aimerions commercer avec nos monnaies nationales», a-t-il expliqué. «Nous essayons de développer des systèmes de paiement alternatifs comme la Russie, la Chine et le Brésil», a-t-il ajouté.
S'exprimant devant le parlement turc le 26 novembre dernier, Erdogan avait déjà déclaré : «Abandonnez le dollar et le reste. Passons à notre monnaie, la livre turque. La livre turque ne perd plus de sa valeur. Montrons notre amour pour la patrie de cette façon.»