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Défaite de la gauche au Royaume-Uni : Jean-Luc Mélenchon s'en prend au Crif

Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon s'en est pris au Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) sur son blog, en commentant la défaite historique du travailliste Jeremy Corbyn aux élections britanniques.

«Retraite à points, Europe allemande et néolibérale, capitalisme vert, génuflexion devant les ukases arrogants des communautaristes du Crif : c’est non», écrit le député de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon sur son blog, ce 13 décembre, en commentant la plus large défaite des travaillistes au Royaume-Uni depuis 1935.

Interrogé par l'AFP sur cette réflexion concluant le texte, l'entourage de Jean-Luc Mélenchon a affirmé que celui-ci voulait dire qu'il ne se laisserait «pas influencer par des lobbys quels qu'ils soient, financiers ou communautaristes». Un ukaze, ou oukase (du mot russe signifiant «ordre») est selon le dictionnaire Larousse «une décision autoritaire arbitraire et sans appel».

Selon Jean-Luc Mélenchon, le chef du Labour (parti travailliste) Jeremy Corbyn «a dû subir sans secours la grossière accusation d’antisémitisme à travers le grand rabbin d’Angleterre et les divers réseaux d’influence du Likoud», le parti de droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou : «Au lieu de riposter, il a passé son temps à s’excuser et à donner des gages. Dans les deux cas, il a affiché une faiblesse qui a inquiété les secteurs populaires.»

Jeremy Corbyn, dont le parti a donc été lourdement défait par les conservateurs du Premier ministre britannique Boris Johnson le 12 décembre, se voit reprocher depuis plusieurs années d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme au sein du Labour. Le mois dernier, le grand rabbin britannique Ephraim Mirvis avait dénoncé le «nouveau poison – approuvé par la direction, [qui] s'est enraciné au sein du parti travailliste».

La défaite, écrit Jean-Luc Mélenchon, est «le prix à payer pour les "synthèses" sous toutes les latitudes». L'élu de Marseille en profite pour avertir les promoteurs d'une tel projet en France : «Ceux qui voudraient nous y ramener en France perdent leur temps. En tout cas je n’y céderai jamais pour ma part. Retraite à points, Europe allemande et néolibérale, capitalisme vert, génuflexion devant les ukases arrogants des communautaristes du CRIF : c’est non.»

Aurore Bergé, porte-parole de LREM a réagi sur Twitter à cette sortie du leader LFI : «Quel naufrage intellectuel et moral. Parler de "génuflexion devant les ukases arrogantes des communautaristes du CRIF". Comme Corbyn, vous aurez le déshonneur et la défaite. Vous méritez les deux.»

Le revers du Labour «doit servir de leçon», écrit encore Jean-Luc Mélenchon, selon qui «Corbyn a passé son temps à se faire insulter et tirer dans le dos par une poignée de députés blairistes». «Au lieu de riposter, il a composé», regrette l'ancien candidat à la présidentielle française. Selon lui, Jeremy Corbyn aurait plutôt dû «refondre totalement» son parti «au lieu de composer avec lui». «Construire son raisonnement politique en fonction des points d’équilibre interne, c’est se tromper à coup sûr», ajoute-t-il également.

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