9700 euros, c'est la somme que devait recevoir Phillip Ngulube en échange de l'adolescente albinos. Le sort de la jeune fille, que l'instituteur malawite présentait comme sa petite-amie, était d'ores et déjà fixé: être sacrifiée dans un rite de sorcellerie.
Les assassinats d'albinos -personnes souffrant d'albinisme, maladie génétique se traduisant par une absence de pigmentation de la peau- sont fréquents dans plusieurs pays d'Afrique sub-saharienne où leurs membres et leurs os sont utilisés pour des rituels censés apporter richesse et pouvoir. Au Malawi, en Tanzanie ou au Burundi, un squelette complet d'albinos se monnaie jusqu'à 66.000 euros.
Les élections législatives et présidentielle en octobre en Tanzanie font craindre le pire pour les Albinos. En effet, les périodes électorales sont généralement propices à une recrudescence de ces attaques, des hommes politiques cédant à ces pratiques par superstition. Dans cette affaire, l'acheteur était d'ailleurs un homme d'affaires tanzanien.
Face à l'urgence de la situation, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a mandaté un expert pour enquêter au Malawi, en Tanzanie et au Burundi. Depuis décembre, neuf albinos ont été tués au Malawi, selon l'ONU. Environ 1200 personnes souffrent de cette maladie dans le pays.