La paix au Sahel semble chaque jour de plus en plus lointaine. Le président Emmanuel Macron et son homologue nigérien Mahamadou Issoufou ont décidé de reporter à début 2020 un sommet pour la paix au Sahel initialement prévu le 16 décembre prochain à Pau.
Cette décision fait suite à l'attaque terroriste d'une base militaire de l'armée nigérienne à Inates, le 10 décembre. Au moins 71 soldats nigériens ont perdu la vie dans cette attaque, la plus meurtrière pour ce pays depuis 2015.
Emmanuel Macron souhaite que les pays sahéliens «clarifient» leur position sur la présence française
Le sommet de Pau devait également réunir les présidents du Mali, du Burkina-Faso, du Tchad et de la Mauritanie. Le 4 décembre dernier, à l'issue du sommet de l'OTAN, Emmanuel Macron avait exprimé le souhait que ses homologues africains «clarifient» leur position sur la présence française au Sahel, de plus en plus contestée par les opinions publiques locales.
Pour Emmanuel Macron, il faut que les dirigeants sahéliens «assument» publiquement le fait que l'armée française intervienne dans la région à leur demande, et non pour des «visées néocoloniales». Dans le cas contraire, le président affirme être prêt à en tirer toutes les conséquences. L'Elysée affirme n'écarter aucune option, y compris un retrait des 4500 soldats français qui luttent contre les djihadistes au Sahel depuis 2015.
Depuis la morts de 13 militaires français dans une collision d'hélicoptère lors de combats au Mali le 25 novembre dernier, Emmanuel Macron presse ses partenaires européens de participer à l'effort de guerre au Sahel.
Le président français souhaite mettre sur pied une nouvelle opération militaire appelée à remplacer Barkhane. Celle-ci devrait réunir les forces spéciales de huit pays européens afin de prêter main forte à l'armée malienne.