Pour Vladimir Poutine, c’est un bon sens élémentaire et la responsabilité de la sécurité globale et régionale qui exigent la réunification des efforts de la communauté mondiale contre cette menace. Pour ce faire, il faut «renoncer aux ambitions géopolitiques, mettre à part les soi-disant doubles standards et l’utilisation directe ou indirecte de certains groupes terroristes pour atteindre ses propres buts conjoncturels, y compris le renversement de gouvernements et de régimes indésirables.
La situation en Syrie est très instable, avertit le président russe, car «Daesh contrôle de grands territoires de l’Irak et de la Syrie». Vladimir Poutine a rappelé que les terroristes sont arrivés si loin qu’ils parlent en ce moment d’attaques éventuelles sur Mecque, Médine et Jérusalem.
Mais Daesh ne cible pas seulement les pays du Moyen-Orient. «Ils envisagent de répandre leur activité sur l’Europe, la Russie, l’Asie centrale et du Sud-Est, d’autant plus que des habitants de nombreux pays du monde, y compris, malheureusement, de pays européens, de Russie et des ex-membres de l’Union soviétique suivent l’instruction des rangs de l’Etat islamique», a prévenu le président russe.
Le problème syrien touche la Russie directement, car Moscou craint le retour de ses ressortissants qui luttent aux côtés de l’Etat islamique. «Bien sûr, leur retour sur nos territoires nous inquiète», a souligné le président russe.
Et, d’après le chef d’Etat russe, pour lutter contre la menace terroriste il faut réunir toutes les parties prenantes : le gouvernement syrien, l’opposition syrienne et les Kurdes. Vladimir Poutine a fait savoir que Bachar al-Assad se tenait prêt à associer «l’opposition saine» au travail gouvernemental et a réitéré l’intention de la Russie de continuer à fournir de l’aide militaire et technique aux autorités légitimes comme elle l’a fait jusque maintenant. Mais la lutte contre les terroristes est primordiale pour la Russie, «sans cela on ne peut pas résoudre les autres problèmes actuels qui prennent de l’ampleur, comme le problème des réfugiés», a expliqué le président russe.
La crise migratoire comme conséquence des actions de l’Occident au Moyen-Orient
En ce qui concerne la crise migratoire en Europe, des médias occidentaux ont essayé de tenir Vladimir Poutine pour responsable de l’afflux massif des migrants, à cause de son soutien à Bachar al-Assad. Mais Le président russe a réfuté ces accusations en estimant que ces allégations ne visent qu’à «rejeter la faute sur autrui».
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Le chef d’Etat russe a noté qu’en effet, des civils fuient la Syrie, avant tout à cause du conflit «apporté en grande partie de l’extérieur par des livraisons d’armes et autres équipements spéciaux» à l’opposition syrienne, ainsi qu’à cause des atrocités des terroristes. «Et si la Russie n’avait pas soutenu la Syrie, la situation dans ce pays aurait été pire encore qu’en Libye et l’afflux de migrants serait encore plus grand», a estimé le président russe.
Le soutien au gouvernement légitime syrien n’est pas du tout lié aux flux de migrants de pays comme la Libye, le Yémen, l’Afghanistan, l’Irak et d’autres encore, juge Vladimir Poutine. «Nous n’avons pas déstabilisé la situation de ces pays, de ces régions entières. Ce ne sont pas nous qui y détruisons les institutions du pouvoir en créant un vide que s’approprient immédiatement les terroristes», a expliqué le président russe en tentant de définir les causes de la crise migratoire qui submerge l’UE.