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Migrants : l'ONU inquiète alors que la Hongrie déploie un train barbelé pour fermer sa frontière

Budapest a placé un train entouré de fil barbelé le long de sa frontière avec la Serbie, pour sceller le passage emprunté par les migrants. Pour les Nations Unies, les contrôles frontaliers et les palissades ne sont pas une solution.

«Nous reconnaissons le droit de chaque pays de protéger ses frontières avec les outils et les moyens qu'il estime nécessaire», a déclaré Erno Simon, le porte-parole du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) des Nations Unies. Mais, pour l'agence de l'ONU, il est «très important» de laisser passer les individus fuyant les zones de guerre. Dans ce communiqué, Simon fait référence au train que la Hongrie a déployé le long de sa frontière avec la Serbie. L'agence s'inquiète des limites qu'une telle mesure peut imposer au droit d'asile.

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La fermeture de la frontière s'est faite en avance sur le timing prévu, après qu'un nombre record de 5 809 réfugiés ont pénétré le pays, dans la seule journée du dimanche 13 septembre. Budapest a également l'intention de mettre en place des contrôles frontaliers renforcés, pouvant entraîner l'arrestation des migrants passant la frontière de manière illégale. Le pays a achevé de clôturer sa frontière, scellant le principal point de passage des migrants, au niveau du village de Röszke.

Budapest a affiché sa volonté de repousser tous les réfugiés qui n'auraient pas déposé de demande d'asile depuis la Serbie, avant d'atteindre les frontières hongroises. «C'est une règle du droit international, cela doit donc être fait comme ça», a déclaré Zoltan Kovacs, un porte-parole du gouvernement hongrois. L'armée a également démantelé le campement de migrants de Röszke. Un acte qui s'inscrit dans l'initiative gouvernementale de renforcement des contrôles. Des policiers anti-émeute ont été déployés aux frontières pour surveiller la foule des migrants tentant désespérément de pénétrer dans le pays.

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Sur sa page Facebook, le HCR a montré son inquiétude vis-à-vis de ces mesures. «Nous avons peur que les frontières européennes, qui sont sur le point de se fermer, laissent les réfugiés dans un vide juridique», dit le communiqué. «Nous exhortons les gouvernements européens à garder leurs frontières ouvertes», ajoute-t-il.

D'après la police autrichienne, 14 000 réfugiés sont entrés en Autriche dimanche 13 septembre, suivis par 7 000 dès le lendemain. Vienne indique également que des milliers d'entre eux se précipitent pour atteindre l'espace Schengen avant que les accès ne soient tous bouchés. Les États-membres de l'Union Européenne s'étaient réunis à Bruxelles, lundi 14 septembre, pour prendre des décisions d'urgence. Les ministres de l'Intérieur et de le Justice des 28 sont parvenus à se mettre d'accord sur la répartition de 120 000 réfugiés entre les différents pays de l'UE. Une décision finale concernant l'ensemble des demandeurs d'asile doit être rendue le 8 octobre.

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