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Du sursis pour Egor Joukov, étudiant russe poursuivi pour extrémisme

Egor Joukov, étudiant d’une université russe prestigieuse a été condamné pour extrémisme le 6 décembre à trois ans de prison avec sursis. Devenu figure de la contestation, son affaire a provoqué une forte mobilisation en Russie.

Un tribunal de Moscou a condamné le 6 décembre l’étudiant russe Egor Joukov à trois ans de prison avec sursis. Il était accusé «d’appels à l’extrémisme» sur sa chaîne YouTube. «La culpabilité de l'accusé est confirmée», a estimé la juge du tribunal moscovite de Kountsevski, évoquant ses «sentiments de haine et d'animosité à l'égard de l'ordre constitutionnel».

En plus du sursis, le tribunal a interdit à Egor Joukov, âgé de 21 ans, de réaliser pendant deux ans des activités liées à l’administration de sites internet. Son assignation à résidence a également pris fin. En le condamnant à trois ans de prison avec sursis, alors que le parquet réclamait une peine de quatre ans ferme, elle a toutefois rendu une peine moins lourde qu'attendue dans cette affaire très médiatisée en Russie.

En sortant du tribunal, Egor Joukov a déclaré devant une foule qui scandait son nom : «Nous ne devons pas considérer la liberté conditionnelle comme de la liberté. Ce n’est pas une victoire finale, même si je suis très content d’être libre». L'étudiant n’a pas oublié de remercier ses partisans pour leur soutien. «Tout ce qui se passe maintenant, le fait que je sois là, tout cela, c'est grâce à vous. C’est votre victoire !», a-t-il déclaré.

Affaire très médiatisée

Egor Joukov, 21 ans, est étudiant en quatrième année de sciences politiques à l'Ecole des hautes études en sciences économiques de Moscou. Il possède par ailleurs une chaîne sur YouTube qui compte, à ce jour, 151 000 abonnés. 

Le jeune homme a été arrêté à la suite de sa participation à une manifestation non-autorisée à Moscou le 27 juillet, à la veille des élections municipales. Il avait été dans un premier temps poursuivi pour participation à des troubles, une affaire ensuite abandonnée par les enquêteurs. Ceux-ci ont à la place engagé des poursuites pour incitation à l'extrémisme en raison du contenu de certaines de ses vidéos, dans lesquelles l'étudiant appelait notamment à «lutter brutalement contre le système». 

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