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Le Premier ministre espagnol moqué pour ses lacunes en anglais

Lors d’une interview accordée à la journaliste de Telecinco, Ana Rosa, Mariano Rajoy a évoqué ses difficultés à maîtriser la langue de Shakespeare. Les réseaux sociaux ne l’ont pas épargné.

C’est un fait bien connu des peuples latins. Leurs dirigeants ont parfois le plus grand mal à dompter l’anglais. On se souvient de Nicolas Sarkozy accueillant Hillary Clinton sous la pluie et lui lançant un magistral «sorry for the time». Ou encore le désormais mythique charabia de Jean-Pierre Raffarin en 2005, en pleine campagne pour le oui lors du référendum sur la constitution européenne : «Win the yes needs the no to win against the no». Et bien il semble que de l’autre côté des Pyrénées, la maîtrise fasse également défaut.

En pleine campagne pour sa réélection à la tête du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy a ouvert lundi les portes de sa maison à la journaliste de Telecinco, Ana Rosa. L’occasion de rentrer dans l’intimité du Premier ministre. Malheureusement pour lui, son honnêteté vis à vis de ses difficultés à communiquer dans la langue de Shakespeare l’ont soumis à un flot de moqueries.

He don’t

Alors qu’il expliquait à la journaliste son investissement à apprendre l’anglais afin de communiquer avec les grands de ce monde, Mariano Rajoy a montré quelques notes de ses professeurs concernant ses lacunes.

On apprend ainsi que lors de la visite de David Cameron, le 4 septembre, le chef du gouvernement espagnol a multiplié les bourdes. «I have to said» au lieu d’«I have to say». «It’s near French» à la place d’«It’s near France». «Germany people» plutôt que «German people». Il a même commis le sacrilège du «He don’t».

Et lorsque l’on jette un oeil à la liste de vocabulaire que le Premier ministre doit maîtriser, on se dit qu’il part de loin. Elle contient des mots aussi simple que «slow», «finger» ou «interviewee».

De son propre aveu, Mariano Rajoy n’était pas capable de discuter avec Barack Obama en anglais lors de la réélection du président américain en 2012. Il assure pouvoir le faire dorénavant, mais «pas très bien».

Autre sucrerie du reportage, on apprend que les livres d’anglais du chef du gouvernement espagnol sont «remplis de cartoon et de couleurs comme les livres pour enfants». Là encore, le Premier ministre ne se dérobe pas et avoue reprendre depuis les bases.

Il conclut par un lapidaire : «Je ne suis pas Shakespeare mais bon.»

Torrent de railleries sur Twitter

Les internautes ont sauté sur l’occasion pour se moquer du dirigeant. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’il est ciblé pour sa faiblesse en anglais. Florilège :

«J’imagine la professeur d’anglais de Rajoy essayer de lui apprendre le possessif. Je pense que cette femme n’est pas assez payée.»

L'année dernière, une enquête réalisée auprès des professeurs d'anglais officiant en Espagne démontrait que neuf enseignant sur dix pensaient Mariano Rajoy incapable de réussir un test de niveau lycée.

Une école a même offert au Premier ministre des cours d'anglais au Royaume-Uni. Ce dernier a poliment refusé.