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Deux diplomates russes expulsés d'Allemagne, Moscou promet une réponse

Estimant que la Russie n'a pas «suffisamment coopéré» dans l'enquête sur le meurtre d'un Géorgien à Berlin, l'Allemagne a décidé d'expulser deux diplomates russes. Le parquet fédéral s'est saisi de l'enquête. Moscou dénonce un acte «injustifié».

Le 4 décembre, Berlin a sommé deux membres de l'ambassade russe en Allemagne de quitter le pays, «avec effet immédiat», accusant Moscou de n'avoir pas «suffisamment coopéré» dans l'enquête sur le meurtre d'un Géorgien à Berlin. Le même jour, le parquet fédéral allemand, compétent en matière d'espionnage, avait déjà décidé de se saisir de cette enquête, évoquant un «contexte politique».

«Nous ne sommes absolument pas au courant de cet incident»

Le ministère russe des Affaires étrangères, de son côté, évoque un acte «injustifié» et promet des mesures de représailles. «Nous considérons que les déclarations faites par la partie allemande concernant l'expulsion de deux employés de l'ambassade de Russie à Berlin sont hostiles et sans fondement. Une approche politisée de questions relatives à une enquête est inadmissible. Nous sommes contraints de prendre une série de mesures de rétorsion», a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova.

Ce sont des hypothèses absolument sans fondement

Le Kremlin a affirmé le 4 décembre ne rien savoir du meurtre d'un Géorgien à Berlin l'été dernier. «Nous ne sommes absolument pas au courant de cet incident», a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant : «L'enquête est en cours en Allemagne [...] Nous n'avons aucune information.»

«Ce sont des hypothèses absolument sans fondement », a-t-il encore expliqué, estimant que le «sujet [était] en quelque sorte monté en épingle par les médias allemands» et qu'en l'absence de «soupçons sérieux», cette affaire ne pèserait pas sur la rencontre prévue le 9 décembre à Paris entre les dirigeants russe, ukrainien, allemand et français pour tenter de résoudre la situation en Ukraine.

Un Géorgien tué par balle au beau milieu d'un parc à Berlin

Le 23 août, en plein jour, dans un parc du centre de la capitale allemande, un Géorgien issu de la minorité tchétchène du pays et identifié comme Tornike K., a été tué de trois balles tirées d'une arme avec silencieux. Des témoins ont évoqué une «exécution». 

Tornike K. avait participé à la deuxième guerre de Tchétchénie contre la Russie, avant d'entrer dans une unité anti-terroriste du ministère géorgien de l'Intérieur, tout en gardant des liens avec les milieux islamistes dont il était proche. Il était considéré par Moscou comme terroriste. Déjà visé par plusieurs tentatives d'assassinat, celui qui était jusqu'ici présenté dans la presse sous le nom de Zelimkhan Khangochvili avait émigré quelques années avant sa mort en Allemagne. 

Selon le parquet fédéral allemand, chargé des affaires d'espionnage, le meurtre aurait été commis «soit pour le compte d'entités étatiques de la Fédération de Russie, soit pour le compte de la République autonome tchétchène».

Le meurtrier présumé est un Russe, depuis emprisonné à Berlin où il garde le silence. Cet homme aurait été détenteur de papiers d'identité au nom de Vadim Sokolov, 49 ans, qui ne figurent pas dans les bases de données russes. Il était entré en Allemagne, en passant par la France, deux jours avant le meurtre.