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Facebook qualifie un message de «fausse information» à la demande du gouvernement singapourien

A la demande de Singapour, Facebook a publié un rectificatif sur un message posté par un utilisateur, se pliant pour la première fois dans la ville-Etat à une loi controversée visant à lutter contre les «fausses informations».

Le réseau social Facebook explique ce 30 novembre s'être conformé à une demande des autorités singapouriennes, qui l'enjoignaient de rectifier des messages publiés sur la plateforme promouvant un article publié sur un site anti-gouvernemental et contenant, selon elles, des «accusations diffamatoires» de manipulations des élections.

«Comme l'exige la loi de Singapour, Facebook a placé un avertissement sur ces messages qui contiennent de fausses informations selon le gouvernement de Singapour», a déclaré un porte-parole de Facebook. «Etant donné que la loi n'est entrée en vigueur que récemment, nous espérons que les assurances du gouvernement de Singapour selon lesquelles elle n'aura pas d'impact sur la liberté d'expression conduiront à une approche mesurée et transparente pour sa mise en œuvre», a-t-il poursuivi.

La loi singapourienne donne aux ministres le pouvoir de demander aux plateformes internet d'accompagner d'avertissements des messages qu'ils jugent faux. Le message publié par Alex Tan, à la tête du site States Times Review, est donc dorénavant accompagné d'un avis rectificatif. L'avis stipule que «Facebook est dans l'obligation légale de vous informer que le gouvernement de Singapour assure que ce message contient de fausses informations». Il contient un lien menant vers le site de vérification des faits du gouvernement.

Singapour avait utilisé cette loi pour la première fois le 25 novembre, en ordonnant à un membre d'un parti d'opposition, Brad Bowyer, de rectifier un message publié sur Facebook susceptible, selon les autorités, d'«attenter à la réputation» de deux fonds d'investissement étatiques. Brad Bowyer, naturalisé citoyen de Singapour et originaire du Royaume-Uni, s'est immédiatement exécuté.

Facebook, qui possède son siège pour l'Asie à Singapour, représente un investisseur d'importance dans la ville-Etat, avec un projet annoncé l'an dernier portant sur la construction d'un centre de données pour un milliard de dollars.

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