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Un comité de l'Agence mondiale antidopage recommande la suspension de quatre ans de la Russie

Un comité indépendant de l'AMA a recommandé ce 25 novembre une suspension de quatre ans de la Russie des futures compétitions sportives, l'accusant de falsification des données de laboratoire transmises aux enquêteurs de l'Agence.

Un comité indépendant de l'Agence mondiale antidopage (AMA), le comité de révision de la conformité (CRC), a recommandé ce 25 novembre une suspension de quatre ans de la Russie des futures compétitions sportives. Le CRC accuse la Russie de falsification des données de laboratoire transmises aux enquêteurs de l'Agence. 

Si cette recommandation était acceptée par le bras exécutif de l'AMA, qui se réunit à Paris le 9 décembre, aucun Russe ne serait autorisé sur les théâtres de grandes compétitions sportives durant quatre ans et la Russie ne pourrait plus candidater à l'attribution d'événements sportifs internationaux, jeux olympiques compris, durant cette période. Pire, si des événements lui ont déjà été attribués, l'organisateur devrait le lui retirer et le «réattribuer à un autre pays, sauf si c'est impossible d'un point de vue légal ou pratique».

Concrètement, la Russie ne pourrait pas participer aux prochains Jeux olympiques (JO) d'été et d'hiver, aux JO de la jeunesse et aux Jeux paralympiques, et ne pourrait pas non plus accueillir certains matches de l'Euro-2020 de football, pour le moment programmés à Saint-Pétersbourg. En outre, les sportifs russes ne pourraient participer à de grandes compétitions sportives internationales que lorsqu'ils seraient «en mesure de démontrer qu'ils ne sont impliqués en aucune manière» dans l'affaire incriminée. Dans ce cas, ils ne seraient pas autorisés à concourir sous drapeau russe mais sous bannière neutre, comme c'est déjà le cas en athlétisme depuis 2015.

Si la recommandation est validée, la Russie aurait néanmoins la possibilité de contester de telles mesures devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). 

Sanctionnée au titre d'accusations de dopage institutionnel, sur la base des conclusions du controversé rapport de Richard McLaren publié en juillet 2016, la Russie avait déjà été exclue de plusieurs compétitions internationales, comme lors des derniers JO d’hiver en 2018 à Pyeongchang, durant lesquels quelques athlètes russes seulement avaient pu participer aux épreuves sous pavillon olympique.

Le 10 octobre, le président russe Vladimir Poutine avait déclaré que Moscou se conformait pleinement aux exigences de l'AMA à la suite du rétablissement de l'Agence antidopage russe (RUSADA). «Nos sportifs sont les premiers à vouloir que toutes les insuffisances liées à la question du dopage soient reléguées dans le passé afin que les sportifs russes puissent participer sans restrictions et sur un pied d'égalité [aux compétions internationales]», avait déclaré alors le chef d'Etat.

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