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Le président de la Fédération russe d’athlétisme et plusieurs responsables suspendus provisoirement

Après plus de 15 mois d'enquête, l’AIU a annoncé la suspension de Dmitry Shlyakhtin, ainsi que de quatre autres responsables de la Fédération russe d'athlétisme. Ils sont accusés de «falsification ou de complicité de falsification de documents».

Dans un communiqué diffusé le 21 novembre, l’Unité d’intégrité de l’athlétisme (AIU), chargée de la lutte antidopage dans l’athlétisme, a annoncé la suspension provisoire du président de la Fédération russe d’athlétisme (Rusaf), Dmitry Shlyakhtin, ainsi que de quatre responsables de l’instance dont son directeur exécutif Alexander Parkin pour avoir entravé l’enquête sur l’absence de localisation du sauteur en hauteur Danil Lysenko, médaillé d’argent aux championnats du monde de 2017 à Londres.

Dans le document, l’AIU relève de «graves violations des règles antidopage» commises par les deux responsables, mais cite également Elena Ikonnikova, coordinatrice antidopage au sein de la fédération, ainsi qu’Artur Karamyan, président de la Fédération régionale d’athlétisme de Moscou, et Elena Orlova, administratrice de la Rusaf, qu’elle accuse de «falsification ou de complicité de falsification de documents».

L’athlète et son entraîneur, Evgeniy Zagorulko, ont eux aussi été suspendus. L’AIU a également ajouté que le champion devrait répondre de ses absences de localisation, dont la troisième sur l’année civile a été notifiée le 25 juin 2018, entraînant une suspension. Ces mesures de localisation ont pour but de faciliter les contrôles inopinés.

Plus d’un an d’enquête

Réagissant à la nouvelle auprès de l’agence TASS, la porte-parole de la Rusaf, Natalia Ioukhareva, a précisé n’avoir «reçu tous les documents qu’aujourd’hui [le 21 novembre]» et que les avocats de la fédération étaient «en train d'examiner les circonstances des affaires et les accusations avancées». «Il s'agit d'une suspension provisoire. L'enquête sur cette affaire se poursuit et ses détails sont confidentiels», a-t-elle encore fait savoir.

De son côté, l'avocat de l'athlète, Artem Patsev, a souligné que «contrairement aux années précédentes au cours desquelles l'enquête était en cours, des accusations concrètes ont été portées contre l'athlète» et qu'il allait maintenant «les étudier avec lui», d'après des propos rapportés par l'agence TASS.

Cette suspension intervient après une enquête de 15 mois menée par l’AIU de concert avec l’Agence russe antidopage (Rusada), elle-même empêtrée dans un scandale à l’approche des Jeux olympiques de Tokyo, dont la cérémonie d’ouverture est prévue le 24 juillet 2020. La Rusaf est suspendue depuis novembre 2015, accusée d’avoir couvert les agissements de certains athlètes. Depuis cette date, seuls quelques compétiteurs russes sont autorisés à participer aux compétitions, mais sous drapeau neutre.

Le sauteur en hauteur russe faisait partie de la liste des athlètes russes autorisés à concourir, mais avait été suspendu provisoirement le 6 août 2018, quelques jours avant l’ouverture des championnats d’Europe à Berlin. La Rusaf a jusqu’au 12 décembre pour répondre à ces accusations, après quoi le dossier sera transmis à la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), qui prendra une décision.

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