Beyrouth ainsi que plusieurs villes libanaises ont été le théâtre de nouvelles manifestations sporadiques dans la nuit du 12 au 13 novembre à l’issue de l’intervention du président Michel Aoun. Lors d'une déclaration télévisée, celui-ci a notamment proposé la constitution d’un gouvernement composé de technocrates et d'hommes politiques. Une proposition de sortie de crise qui ne satisfait pas nombre de Libanais appelant de leurs vœux un gouvernement composé uniquement d'indépendants et de technocrates.
Si, au sein de l'Etat, il n'y a personne qui leur convient, qu'ils émigrent
Mais une déclaration en particulier a suscité la colère de la rue : «Où est-ce que je peux aller les chercher [ces personnalités indépendantes] ? Sur la Lune ?», a lancé le chef de l’Etat libanais en réponse à la principale exigence des manifestants. «Si, au sein de l'Etat, il n'y a personne qui leur [aux manifestants] convient, qu'ils émigrent», s'est-il emporté. En réponse à cette fin de non-recevoir, certains contestataires ont bloqué des routes en brûlant des pneus.
Dans la capitale, écoles et banques sont restées fermées ce 13 novembre alors que des manifestants ont décidé de converger devant le palais présidentiel pour protester contre l'intervention du président libanais.
Un mort dans des circonstances encore floues
Les tensions ont par ailleurs été ravivées par le décès par balle d’Alaa Abou Fakhr, un cadre du Parti socialiste progressiste, dans la localité de Khaldé, au sud de Beyrouth. Dans un premier temps, l'armée avait rapporté un incident à Khaldé au passage d'un véhicule militaire, sur une route coupée par un groupe de manifestants, assurant qu'un soldat avait été «contraint d'ouvrir le feu pour disperser» les contestataires, «blessant une personne». Une enquête a été ouverte et le militaire auteur du coup de feu a été interpellé. Il s'agit du deuxième décès depuis la naissance du mouvement de contestation le 29 octobre dernier.
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