L'annonce le 4 novembre par les Etats-Unis de leur retrait effectif dans un an de l'accord de Paris sur le climat a suscité des réactions très critiques sur la scène internationale, en particulier en provenance de Chine et de Russie.
Cela porte atteinte à l'accord de la manière la plus sérieuse qui soit, car il s'agit d'un pays leader en matière d'émissions
Ainsi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, n'a pas caché l'inquiétude de Moscou quant au devenir de l'accord : «Cela porte atteinte à l'accord de la manière la plus sérieuse qui soit, car il s'agit d'un pays leader en matière d'émissions [de gaz à effet de serre].» «Sans la plus grande économie au monde, il est même difficile de parler d'accord climatique», a-t-il par ailleurs fait valoir.
De son côté, la Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, a également «déploré» l'officialisation du retrait américain. «Nous espérons que les Etats-Unis feront preuve de davantage de responsabilité et qu'ils contribueront davantage au processus de coopération multilatérale, au lieu d'ajouter de l'énergie négative», a indiqué devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang. «Le changement climatique est un défi commun lancé à toute l'humanité, tous les membres de la communauté internationale doivent coopérer main dans la main», a-t-il en outre déclaré.
Paris et Pékin devraient s'engager sur «l'irréversibilité de l'accord de Paris»
Même son de cloche à Paris, qui a dit «regretter» la décision américaine. «Cela rend encore plus nécessaire le partenariat franco-chinois sur le climat et la biodiversité», a indiqué la présidence française alors qu'Emmanuel Macron entame ce 5 novembre à Shanghai la deuxième journée d'une visite en Chine. La lutte contre le changement climatique devrait être au menu de l'entretien entre le chef d'Etat français et son homologue chinois Xi Jinping. A cette occasion, les deux hommes devraient signer un texte commun sur le climat et la biodiversité, dont un paragraphe affirmera «l'irréversibilité de l'accord de Paris», selon l'Elysée.
Les Etats-Unis ont formellement notifié le 4 novembre à l'ONU leur sortie de l'accord de Paris sur le climat, décidée dès 2017 par le président Donald Trump. Cette étape-clé, qui ne pouvait intervenir plus tôt en raison d'une clause inscrite dans le texte, enclenche un compte à rebours d'un an avant que Washington puisse effectivement quitter l'accord.
Le départ n'aura donc lieu au plus tôt que le 4 novembre 2020, au lendemain de la prochaine élection présidentielle aux Etats-Unis, lors de laquelle Donald Trump compte briguer un second mandat. Les Etats-Unis sont le seul pays à se désengager de l'accord, qui a été signé par 197 pays.
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