A l'issue d'une rencontre avec ses homologues du groupe de Visegrad et le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier, venu tenter de les faire changer d'avis, Lubomir Zaoralek a annoncé devant la presse que les pays devant accueillir des réfugiés «doivent avoir le contrôle sur le nombre de réfugiés qu'ils sont prêts à accepter et ensuite leur offrir (leur) soutien».
Suite à ces déclarations, Frank-Walter Steinmeier, a lui, affirmé que la crise migratoire était «sans doute le plus grand défi de l'histoire de l'UE», estimant que ce défi «n'est pas gérable par un seul pays [l'Allemagne]», ajoutant que l'Allemagne avait «besoin de la solidarité européenne».
La politique des quotas est loin de plaire à tous les pays européens
Les pays du groupe de Visegrad ne sont pas les seuls à refuser la politique des quotas de migrants. La Roumanie y est également opposée. Mais surtout, le Royaume-Uni et le Danemark qui pourtant ne font pas partie de l'espace Schengen et possèdent, de fait un droit de retrait. Bien que ce soit également le cas pour l'Irlande, le pays a, lui, accepté la mesure.
Le Danemark, traversé par les réfugiés voulant se rendre en Suède a indiqué ce vendredi qu'il refuserait de participer au système de répartition centralisée de réfugiés souhaité par Bruxelles.
Mercredi dernier, le Premier ministre britannique David Cameron avait une nouvelle fois répété qu'il refusait d'entendre parler de quotas de réfugiés. «L'Europe doit trouver ses propres réponses pour les pays qui font partie de Schengen. Le Royaume-Uni, qui dispose de ses propres frontières, a la possibilité de prendre des décisions souveraines», avait-il déclaré, s'engageant néanmoins à accueillir 20 000 réfugiés sur le sol britannique d'ici 2020.
Si les Européens ne surmontent pas leurs divisions lors d'une réunion extraordinaire des ministres de l'Intérieur prévue lundi à Bruxelles, un sommet des 28 au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement sera convoqué, a prévenu le président du Conseil européen Donald Tusk.
Pendant ce temps, les réfugiés affluent, survivant dans des conditions parfois inhumaines
Une vidéo filmée clandestinement à l'intérieur du plus grand camp de migrants à la frontière entre la Serbie et la Hongrie, montre les conditions «inhumaines» dans lesquelles la nourriture est distribuée, selon la volontaire autrichienne qui l'a diffusée.
On y voit en effet quelque 150 migrants rassemblés entre des clôtures à l'intérieur d'un hall et se bousculant pour tenter d'attraper des sandwiches que leur lancent des policiers hongrois portant des casques et des masques hygiéniques.
Au coeur d'une autre controverse, une opératrice de télévision hongroise apparue sur une vidéo en train de donner des coups de pied à des migrants venant de franchir la frontière a expliqué avoir «paniqué» et «regretter» son geste. «Je ne suis pas une camerawoman raciste et sans coeur», a-t-elle plaidé.