Le Premier ministre britannique Boris Johnson a appelé, le 24 octobre, à la tenue d'élections législatives anticipées le 12 décembre en vue de sortir le Brexit de l'impasse, un scrutin qui doit encore recevoir le soutien de l'opposition travailliste.
Si le Parlement «veut plus de temps pour étudier» la loi sur l'accord de Brexit qu'il a conclu avec Bruxelles, «ils [les députés] peuvent l'avoir mais ils doivent approuver des élections législatives le 12 décembre», a-t-il déclaré dans un entretien avec la BBC, à une semaine de la date prévue pour la sortie de l'Union européenne (UE).
Dans la soirée, le leader de l'opposition, le travailliste Jeremy Corbyn, a répété qu'il soutiendrait l'organisation d'élections anticipées une fois que le risque d'un Brexit sans accord aurait été écarté, attendant la réponse de l'Union européenne sur un report de la date de la sortie du Royaume-Uni pour se prononcer.
Boris Johnson a été contraint de demander aux Européens de repousser le Brexit de trois mois. Les dirigeants européens doivent donner leur réponse dans les jours qui viennent. Les 27 partenaires du Royaume-Uni au sein de l'UE n'ont pas réussi pour l'instant à s'accorder sur la durée du report : certains pays comme l'Irlande plaident pour le 31 janvier, d'autres comme la France souhaitent un report plus court, d'autres n'ont pas de position arrêtée.
Le report de trois mois sera probablement accepté
Les ambassadeurs des 27 doivent à nouveau se réunir ce 25 octobre à Bruxelles et «le plus probable» est qu'ils recommandent aux chefs d'Etat ou de gouvernement d'accepter un report de trois mois, a fait savoir un diplomate européen.
La question «pourrait être débattue pendant le week-end par les dirigeants et la réponse pourrait arriver lundi [28 octobre]», selon cette source. L'idée est de trancher par une décision écrite, mais si les désaccords persistent, les Européens n'écartent pas l'hypothèse d'un nouveau sommet la semaine prochaine pour y parvenir. D'après la future présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la probabilité que l'Union européenne accepte un nouvel ajournement du départ du Royaume-Uni «semble très bonne».
Sans attendre, le ministre britannique chargé des Relations avec le Parlement Jacob Rees-Mogg a déclaré devant les députés qu'ils pourraient se prononcer le 28 octobre sur la tenue d'élections anticipées. Peu après l'appel de Boris Johnson, le Parlement a approuvé par 310 voix (294 contre) son programme de politique générale, exposé dans le discours de la reine Elizabeth II, le 14 octobre. Le dirigeant conservateur a pourtant perdu la majorité absolue au fil des semaines, après avoir exclu une vingtaine de députés qui avaient voté contre lui et perdu le soutien du petit Parti unioniste démocrate (DUP), opposé à son accord de Brexit.