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«Accord historique» entre Poutine et Erdogan : des patrouilles russo-turques déployées en Syrie

Les présidents russe et turc se sont exprimés à l'issue de leur rencontre à Sotchi. Les forces russes et syriennes seront déployées dans le nord-est de la Syrie, alors que l'opération militaire turque se poursuivra dans une zone limitée.

Après leur rencontre, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont fait une déclaration à la presse à Sotchi ce 22 octobre. Les deux parties se sont félicitées d'avoir trouvé une solution commune à la crise engendrée par l'offensive turque dans le nord-est de la Syrie. Vladimir Poutine a déclaré que des solutions «décisives» avaient été trouvées tandis que son homologue turc a parlé d'un «accord historique pour la lutte contre le terrorisme, l'intégrité territoriale et l'unité politique de la Syrie ainsi que pour le retour des réfugiés». 

Déploiement de patrouilles mixtes

Parmi les principales mesures concrètes annoncées par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, des gardes-frontières syriens, accompagnés de la police militaire russe, seront déployés du côté syrien de la frontière au nord-est du pays. Ces forces se tiendront toutefois en dehors d'une zone limitée d'une trentaine de kilomètres, dans laquelle la Turquie poursuivra son opération.

Les deux dirigeants se sont en outre mis d'accord sur leur opposition à «toute forme de séparatisme sur le territoire syrien», selon le texte du mémorandum distribué aux représentants de la presse. Sergueï Lavrov a en outre ajouté que les milices kurdes disposaient de 150 heures pour évacuer la zone de 30 kilomètres à la frontière syrienne. Dès lors, des patrouilles communes russo-turques seront déployés, selon le ministre russe.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a rapporté la réaction du président syrien à ces annonces : «Le président Assad a remercié Vladimir Poutine et a déclaré soutenir pleinement les résultats du travail effectué, il a également déclaré aussi que les garde-frontière syriens étaient prêts à opérer conjointement avec la police militaire russe sur la frontière [turco-syrienne].»

Le 17 octobre, Ankara avait suspendu son offensive contre les milices kurdes, qu'elle considère comme terroristes, dans le nord-est de la Syrie. Une trêve, négociée entre Turcs et Américains, devant permettre à ces forces de se retirer des zones frontalières, était censée se terminer ce 22 octobre.

La Turquie et la Russie ont des intérêts divergents en Syrie, Ankara appuyant des groupes rebelles qui s'opposent au gouvernement, qui est quant à lui allié de Moscou. Cependant les deux pays ont accru leur coopération sur le dossier syrien depuis plusieurs années et Moscou a redoublé d'efforts pour nouer un dialogue entre les gouvernements syrien et turc, en vue de mettre un terme à la guerre en Syrie.