L’ambassade saoudienne a rejeté les accusations de viol systématique sur deux Népalaises portées par la police indienne et a invoqué l’immunité de son diplomate, a fait savoir jeudi The Indian Express. De plus, l’ambassade a porté plainte pour atteinte à la vie privée contre la police indienne qui s’est introduite dans la maison de son employé, qui bénéficie pourtant elle aussi de l’immunité, conformément à la convention de Vienne sur les relations diplomatiques.
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Mercredi, la police de la ville de Gurgaon, où se trouve le domicile du diplomate, a envoyé un rapport détaillé de son enquête au ministère indien des Affaires étrangères, à l’ambassade népalaise, pays natal des victimes, ainsi qu’à celle de l’Arabie saoudite. La police indienne a en outre demandé à cette dernière de coopérer dans cette enquête, l’immunité diplomatique ne pouvant être levée que sur décision du pays dont dépend un diplomate.
Lundi dernier, la police est intervenue pour libérer deux femmes népalaises qui étaient retenues contre leur gré dans la maison d’un diplomate saoudien, dont l’identité est établie mais n’a pas été dévoilée, pendant quatre mois et systématiquement violées par le diplomate et ses hôtes. C’est une femme de ménage, embauchée dans la même maison mais qui a fui le lieu de travail quelques jours après avoir été engagée, qui a averti les forces de l’ordre indiennes qui affirment qu’au moment de porter secours aux deux femmes, elles ne savaient pas qu’il s’agissait de la propriété d’un diplomate.
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Entretemps, un groupe d’activistes de droits de femmes, l’Association démocratique de femmes de l’Inde, a tenu ce jeudi une manifestation devant l’ambassade saoudienne à New Delhi. Les manifestants, majoritairement les femmes, ont réclamé que le diplomate soit privé de son immunité afin de répondre devant la justice des accusations portées contre lui.
D’après les nouveaux éléments révélés par l’enquête, les deux femmes, qui avaient, elles aussi, été embauchées comme femmes de ménages par l’intermédiaire d’une entreprises de placement, ont été sélectionnées à cause de leur couleur de peau, rapporte The Indian Express. Les victimes ont toutes les deux souffert des conséquences du tremblement de terre qui a ravagé le Népal en avril 2015 et qui a fait des milliers de morts, détruits des villages entier et poussé nombre de Népalais à chercher du travail à l’étranger.