«Grazie, grazie, grazie [Merci, merci, merci] !» : depuis le succès de son appel à un rassemblement anti-gouvernemental le 19 octobre à Rome, l'ancien ministre italien de l'Intérieur et chef du parti populiste La Ligue multiplie les messages d'affection envers ses sympathisants sur les réseaux sociaux. L'événement a rassemblé, selon ses organisateurs, 200 000 personnes sur la place Saint-Jean-de-Latran.
Le chef de file des populistes, dont le parti recueille selon les sondages entre 30 et 33% des intentions de vote, avait appelé à cette grande démonstration de force dans la capitale italienne fin août, après l'éclatement (à son initiative) de la coalition entre son parti et les populistes de gauche du Mouvement 5 étoiles (M5S), qui a entraîné la re-formation d'un gouvernement entre ces derniers et le Parti démocrate.
Poussé dans l'opposition, le populiste de droite s'est désormais tourné vers son ancien allié Forza Italia (droite) et Frères d'Italie, crédités chacun d'environ 8% des intentions de vote. Il tire désormais à boulets rouges sur le gouvernement d'alliance entre le M5S et le Parti démocrate, qu'il juge «illégitime».
«Je veux vivre dans un pays libre, où on peut gouverner sans attendre un appel téléphonique de [la chancelière allemande Angela] Merkel ou [du président français Emmanuel] Macron», s'est-il exclamé devant la foule massée lors de ce rassemblement auquel participaient l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi, chef du parti de droite libéral Forza Italia, et Giorgia Meloni, la présidente du parti nationaliste Frères d'Italie.
«Nous reprendrons en main ce splendide pays pour rendre à nos enfants l’Italie que nos pères nous ont laissée», a-t-il par ailleurs lancé.
Outre ses ambitions nationales, Matteo Salvini vise aussi la mairie de Rome, aux mains des Cinq Etoiles depuis 2016, et a prévu de lancer une pétition pour réclamer la démission de la maire de la capitale, Virginia Raggi, dont il attaque avec constance le bilan.
Le M5S et le Parti démocrate, de leur côté, sont chacun crédités de 18% à 20% des intentions de vote. Autre opposant de Matteo Salvini, l'ancien chef du gouvernement Matteo Renzi, à l'origine d'une scission avec le Parti démocrate en septembre, lançait le même jour son mouvement Viva Italia à Florence.
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