«Il est impossible que des partenaires importants, dont nous avons tellement besoin en ce moment, misent sur une solution militaire et détruisent à nouveau la possibilité d’une résolution de la crise grâce à des pourparlers», a déclaré le chef de la diplomatie allemande mercredi, en intervenant devant le Bundestag.
«Je suis l’actualité avec une certaine démoralisation, lorsque le Royaume-Uni et la France annoncent leur volonté d’un renforcement d’une intervention militaire, et que la Russie, d’après les informations de la presse, serait prête à accroître ses livraisons d’armes en Syrie», a affirmé le ministre allemand, avant de préciser qu’il avait déjà évoqué cette question, mardi, avec le secrétaire d’Etat américain John Kerry et qu’il entendait discuter de ce problème avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
«Pour des raisons politiques et morales, nous ne devons pas abandonner la perspective d’un règlement du conflit en Syrie», a ajouté Frank-Walter Steinmeier.
Mercredi, le Premier ministre britannique David Cameron avait annoncé devant le parlement britannique que pour lutter contre la crise en Syrie, qu’il ne suffisait pas de «dépenser de l’argent, d’aider, de faire de la diplomatie mais bien de faire recours à une puissante force militaire».
Un peu plus tôt, lundi 7 septembre, le président de la République française avait annoncé que son aviation procéderait à des vols de reconnaissance en Syrie et qu’elle pourrait effectuer des frappes aérienne sur ce pays qui, pour François Hollande, est le centre de l’organisation des attaques de Daesh (Etat islamique).
Des positions qui contrastent avec celles de ceux qui préconisent un règlement politique de la crise syrienne en instaurant un dialogue entre toutes les parties au conflit et le maintien au pouvoir de Bachar el-Assad. Initialement exprimée par la Russie, cette position trouve aujourd’hui de plus en plus de partisans : les ministres des Affaires étrangères autrichien, britannique et espagnol ont tous exprimé cette semaine la certitude que des négociations avec l’actuel chef de l'Etat syrien étaient nécessaires pour mettre fin à la crise.
La guerre civile en Syrie, qui a commencé en mars 2011, a déjà fait plus de 220 000 morts, d’après les données de l’ONU. Ce conflit oppose les troupes gouvernementales à des «rebelles modérés», opposants à Bachar el-Assad mais pas terroristes pour autant, ainsi qu’à divers groupes terroristes comme Daesh et le Front Al-Nosra.