A la veille d'une grève générale annoncée ce 18 octobre, le quatrième jour de la mobilisation des indépendantistes catalans contre la condamnation de leurs dirigeants par la justice espagnole le 14 octobre par la Cour suprême d'Espagne, la tension était palpable à Barcelone. Des barricades ont été dressées en ville et des manifestants se sont affrontés aux forces de l'ordre.
Le journaliste de RT France, Frédéric Aigouy décrit une manifestation pacifique qui se déroule initialement dans une ambiance «bon enfant» : «Les manifestants se trouvent à ce moment dans le quartier de passeig de Gracia. Il y a beaucoup de monde, les gens ont amené de quoi se distraire, ballons et cartes à jouer.»
Mais bientôt, la tension monte d'un cran quand un groupe d'antifas se joint aux manifestants et prend pour cible les journalistes qui font leur travail : «Vers 21h30-22h, un important groupe de militants antifa arrive. Les manifestants les accueillent bien, mais ils lancent des projectiles sur la plateforme où se trouvent les journalistes, les contraignant à se retirer.»
A ce moment, un groupe suivi par «beaucoup de monde» s'engouffre dans les rues de Barcelone et les premiers face-à-face surviennent avec les forces de l'ordre : «Là, les Mossos [la police catalane] bougent et les premières tensions arrivent», comme l'explique notre reporter. Le groupe de manifestants érige de nombreuses barricades mais les policiers catalans privilégient dans un premier temps, une stratégie de mise à distance et ne cherchent pas le contact. Rapidement, les policiers fendent la foule avec leurs véhicules d'intervention et essuient des jets de projectiles divers sur leur passage.
Le reporter de RT France se retrouve avec des manifestants dans une petite rue adjacente, tandis que les policiers s'organisent : «Un cordon de Mossos s'installe pour stopper le cortège. Il y a des tirs nourris de lanceurs de balle de défense. Mais la détermination des manifestants reste intacte. Ce sont d'ailleurs eux qui, dans un premier temps, chargent la police, les obligeant à reculer en formant un bloc derrière une barricade mobile !»
Selon notre reporter sur place insiste particulièrement sur l'ambiance électrique et la motivation des manifestants qui «hurlent» leur mot d'ordre, lapidaire : «Independencia !» Un long affrontement s'ensuit, un moment «très fort» selon notre journaliste : «L'affrontement dure de longues minutes avec une véritable pluie de LBD, mais pas une grenade lacrymogène. Il y a vraiment une énergie énorme, on sent que les manifestants sont prêts à aller au contact pour défendre leurs idées et pas seulement la première ligne... C'est précisément ce qui rend la situation si explosive.»