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Pays-Bas : mobilisation des agriculteurs qui refusent d'être blâmés pour les émissions de pollution

La circulation sur certains des axes les plus fréquentées des Pays-Bas était à l'arrêt le 16 octobre, les agriculteurs protestant contre des mesures visant à restreindre la production alimentaire pour limiter les émissions d'azote des élevages.

Depuis plusieurs semaines, les agriculteurs néerlandais multiplient les rassemblements et les actions de blocage, afin de protester contre l’instauration de mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le pays.

Le 16 octobre, il s'agissait de la troisième journée de manifestation consécutive dans le cadre de cette campagne née d'une décision de justice rendue en mai dernier, selon laquelle leurs élevages sont considérés en violation des règles européennes sur les émissions d'azote, et qui contraint le gouvernement à faire son possible pour les réduire.

Dans cette optique, les autorités envisagent d’imposer de nouvelles restrictions sur la production alimentaire, en dépit des préoccupations exprimées par les agriculteurs. Si l'élevage de bétail est l'une des principales causes de pollution par l'azote, les agriculteurs néerlandais estiment d'une part être accusés de manière disproportionnée, et d'autre part que leur rôle dans la production alimentaire est négligé.

Les convois de tracteurs sont partis tôt, le 16 octobre au matin pour la ville d'Utrecht, avant de se rendre à La Haye, où des manifestations distinctes étaient prévues. Plus de 375 kilomètres de routes ont été bloqués, en particulier autour de la ville d'Utrecht, selon l'agence de presse Reuters.

Utrecht était un symbole pour les agriculteurs, un institut gouvernemental pour l'environnement – qui selon eux est responsable de la publication d'informations erronées sur les émissions d'azote – y étant situé. «L'année dernière, vous n'entendiez pas parler d'azote, et c'est subitement devenu une question de vie ou de mort», a lancé un responsable d'un syndicat sur la chaîne publique NOS. «Ce sont les habitants des villes qui ont deux plantes sur leur balcon, qui disent que "la nature souffre"», s'est-il indigné.

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