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Une œuvre de jeunesse de Stravinsky, retrouvée 100 ans après sa composition

Le célèbre compositeur russe considérait ce morceau comme l'une de ses meilleures œuvres de jeunesse. «Le Chant Funèbre», considéré comme perdu après la révolution de 1917, a pourtant été retrouvé au Conservatoire de Saint-Pétersbourg par hasard.

«Le Chant Funèbre», écrit en mémoire du compositeur russe Nikolaï Rimski-Korsakov auprès duquel Stravinsky suivait des cours, n'avait été jouée qu'une seule fois, en janvier 1909, au conservatoire de Saint-Pétersbourg. Son auteur, qui regrettait vivement sa perte, considérait d'ailleurs cette pièce comme l'une des meilleures de sa jeunesse.

Et si cette œuvre majeure a ainsi refait surface 100 ans après sa composition, ce n'est que grâce à un heureux hasard, et au regard perçant d'une bibliothécaire qui organisait le déménagement des archives du Conservatoire de Saint-Péterbourg. Remarquant que le nom d'Igor Stravinsky figurait sur l'un des cahiers de musique parmi toutes les piles de manuscrits non cataloguées, cette dernière sonna l'alerte.

«Elle m'a immédiatement appelée et on a découvert qu'il s'agissait de la partition d'orchestre du Chant Funèbre» raconte, émue, la musicologue Natalia Braguinskaïa, qui procédait depuis longtemps à des fouilles dans les archives du Conservatoire, restées jusque-là sans succès. 

A l'époque soviétique, le nom de Stravinsky, musicien moderniste qui avait quitté sa patrie pour l'étranger, était délibérément occulté par les autorités communistes. Cette pièce de 12 minutes avait donc été considérée comme détruite ou disparue après la révolution bolchévique de 1917 et la guerre civile qui la suivit.

Igor Stravinsky est réputé pour être l'un des compositeurs et chefs d'orchestre les plus influents du 20ème siècle. Il accéda à la renommée internationale avec trois ballets de Sergueï Diaghilev dont il composa la musique : L’Oiseau de feu (1910), Petrouchka (1911) et son oeuvre la plus connue, Le Sacre du printemps (1913).