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Moscou : l’équipement livré à la Syrie est destiné à la lutte contre les terroristes

L’armement que la Russie livre à la Syrie est destiné à lutter contre la menace terroriste, a annoncé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova dans un communiqué sur le site du ministère.

Selon Maria Zakharova, la menace terroriste en Syrie et dans l’Irak voisin a pris une ampleur sans précédent. «Le défi terroriste est lancé contre la communauté internationale, y compris la Russie», a-t-elle souligné en répétant que l’armement russe livré à l’armée syrienne est destiné à la lutte contre les terroristes.

La Russie n’a jamais fait secret de la coopération militaire et technique avec la Syrie, a fait savoir la porte-parole. D’après elle, Moscou livre armes et matériel militaire à Damas «depuis longtemps dans le cadre de contrats bilatéraux», et cela explique la présence de militaires russes sur le sol syrien car ils aident les troupes syriennes à se familiariser avec les équipements. En outre, elle a rappelé qu’il existe à Tartous un poste de service matériel et technique pour les navires de la flotte russe.

Dans son communiqué, Zakharova a également évoqué la question de la mutualisation des efforts dans la lutte contre le terrorisme, dans le cadre d’une large coalition que le président russe Vladimir Poutine a appelé à créer avec la participation des rebelles syriens, des kurdes et d’autres acteurs internationaux.

En ce qui concerne des mesures additionnelles, a remarqué la porte-parole, cette question sera envisagée à l'avenant, mais de toute façon, sur la base du droit international et en conformité avec les lois russes.

La présence de militaires russes en Syrie

Cette déclaration de Maria Zakharova a été faite en plein milieu d’une hystérie médiatique sur la présence de troupes russes sur le sol syrien. En fait, la Russie n’a jamais fait secret des livraisons d’armes à Damas et a toujours coopéré avec le gouvernement de Bachar al-Assad. Et les spéculations récentes des médias occidentaux que la présence de spécialistes russes en Syrie signifie que Moscou est en train d’y construire une base aérienne, ne sont pas fondées car la Russie possède une installation navale à Tartous depuis les années 1970, donc cela fait longtemps qu’une présence militaire russe existe en Syrie.

La presse occidentale a été bouleversée par ces rumeurs, atteignant même le secrétaire d’Etat américain John Kerry, que Moscou envisage de porter des frappes aériennes en Syrie et que les militaires russes combattent aux côtés des forces du gouvernement syrien contre les islamistes. Mais ces supputations n’ont pas été commentées par la Russie et ont été démenties par le ministre syrien de l’information Omran al-Zoubi. «Ils n’y a pas de troupes russes ni d’opérations militaires russes en cours sur terre, en mer ou dans les airs», a souligné Zoubi dans une interview à la chaîne libanaise Al-Manar.

La croissance de Daesh comme conséquence de la politique occidentale au Moyen-Orient

Le premier objectif de la Russie est la lutte contre les terroristes en Syrie, c’est pourquoi la Russie appelle tous les pays intéressés ainsi que les parties prenantes au conflit de se réunir contre la menace commune – Daesh. Cette question revêt une importance particulière pour la Russie qui a vu, d’après les estimations du ministère des Affaires étrangères, environ 2 000 de ses habitants quitter le pays et partir pour la Syrie afin de rejoindre l’Etat islamique.

En savoir plus : Vladimir Poutine : «la crise migratoire en Europe était inévitable»

La croissance du terrorisme, notamment de Daesh en Irak et en Syrie, ainsi que la crise migratoire en Europe, sont la conséquence selon Moscou des politiques occidentales qui prévoient l’interférence dans les affaires internes de pays souverains. Ainsi, en août, le ministre russe des Affaires étrangères a déclaré que la volonté de l’Occident de conserver son pouvoir par la force est la cause pour laquelle «le Moyen-Orient ainsi que l’Afrique du Nord se sont transformés en foyer du terrorisme et de l’extrémisme violent.»

Mais l’Occident, qui, dès le début de la guerre civile en Syrie a commencé à soutenir les rebelles, continue de blâmer Bachar al-Assad comme l’a fait par exemple François Hollande, qui l’a de plus accusé de l’utilisation d’armes chimiques avant même les débuts de l’enquête officielle. La Russie, pour sa part, estime que le conflit ne peut pas être résolu sans la participation du président syrien et assure que le président Bachar al-Assad «n'est pas opposé» à l'organisation d’élections législatives anticipées dans le cadre d'un règlement politique du conflit, en cours depuis plus de quatre ans. Pour Moscou, les tentatives de renverser al-Assad n’aboutiront qu’à la prise du pouvoir par Daesh en Syrie.