«Nous avons besoin d'une approche commune et pragmatique à cet égard [la montée en puissance du groupe Daesh en Syrie], ce qui comprend la participation de Bachar al-Assad dans la lutte contre le terrorisme de l'Etat islamique», a déclaré Sebastian Kurz lors d'une visite d'Etat en Iran avant de poursuivre son raisonnement, «il ne faut pas oublier les crimes qu'Assad a commis, mais il ne faut pas non perdre de vue le pragmatisme, et dans cette lutte nous sommes du même côté».
Cette position officielle prise par le ministre des Affaires étrangères autrichien tranche avec celles prises par d'autres grandes puissances occidentales dont la France. En effet, le président Hollande a ainsi réaffirmé lundi, lors de son allocution, que pour lui «Bachar al-Assad est responsable de la situation en Syrie et qu'il devra quitter le pouvoir à un moment ou à un autre». Une vue que partage également le Royaume-Uni et les Etats-Unis pour qui le président allaouite, perçu comme un criminel envers son peuple, est bien la source initiale du problème syrien.
L'idée d'impliquer Bachar al-Assad «dans le cadre de pourparlers de paix immédiats» dans la lutte contre Daesh fait pourtant son chemin en Europe. En effet, la vision exposée publiquement par Sebastian Kurz serait aussi celle de José Manuel Garcia, le ministre des Affaires étrangères de l'Espagne qui a déclaré lundi que des négociations avec le chef de l'Etat syrien étaient «nécessaires pour mettre fin à la guerre».
D'ailleurs, selon Reuters, bon nombre de diplomates européens se seraient rangés sur cette ligne, mais ne l'exprimeraient qu'en «privé». Quant au président iranien, soutien de Assad dans la région aux côtés de la Russie, il a réaffirmé son souhait de voir la paix «redevenir la première des priorités».