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Les Etats-Unis cherchent à reprendre la formation échouée des rebelles syriens luttant contre Daesh

Le Pentagone considère apporter des changements au programme d’entraînement des rebelles syriens «modérés», affirmant que ses efforts de créer une force locale luttant contre Daesh ne représentaient pour le moment qu’un embarrassant échec.

Parmi les options proposées, il y a le déploiement de formateurs dans des unités plus grandes et dans des zones plus sûres de Syrie, ainsi que de leur donner plus de renseignements concernant l’ennemi, ont fait savoir des représentants du Pentagone et de l’administration Obama au New York Times, sous couvert d’anonymat.

Le premier groupe de 54 combattants formés par les américains a été attaqué par surprise et dispersé en juillet par le front Al-Nosra, groupe affilié à Al-Qaïda qui combat contre le gouvernement à Damas. Ils n’ont jamais combattu contre Daesh.

C’était le premier groupe de rebelles modérés entraînés dans le cadre du programme américain, dont le coût s’élève à 500 millions de dollars, mené par le Pentagone et distincte de l’opération secrète de la CIA. En utilisant des camps d’entraînement en Turquie, Jordanie, Arabie saoudite et Qatar, le but était de créer une force forte de 15 000 militants vers la fin de 2017. Au début du mois de juillet, le secrétaire de la Défense Ash Carter a confirmé que le but visant à former 3 000 combattants vers la fin de 2015 ne semblait plus réaliste.

La semaine dernière, le Pentagone a prétendu que la mise en place de la première unite rebelle a été un succès opérationnel. Le général américain chef d'état-major des opérations contre l'EI, Kevin Killea, a essayé d’expliquer aux journalistes que la fusillade du 31 juillet a montré que la coalition américaine soutenait avec succès les «nouvelles forces syriennes qui «sont capables de répliquer aux agresseurs d’Al-Nosra».

Comme aucune mesure précise n’a été prise, les commentaires du général Killea à la conférence de presse suggéraient que les Etats-Unis cherchaient à avoir plus de contrôle sur leurs intermédiaires.

«Nous n’avons pas de commandement direct ni de contrôle avec ces forces, une fois la formation et l’équipement terminés, nous allons les remettre au combat», a cité le New York Times la déclaration de Killea. «Si je dois pointer un secteur où nous pouvons nous améliorer, ce serait cela».

Des représentants de Pentagone, à leur tour, insistent sur le fait qu’ils savaient que la mission serait difficile dès le début, et qu’il fallait s’attendre à des échecs et à des réussites à la fois. Cependant, pour le moment, le programme n’a entraîné que erreurs, confusion et méfiance et rendu les observateurs perplexes.

Lorsqu’on lui a demandé s’il était au courant de l’issue de la bataille, de combien de «nouveaux Syriens» sont décédés ou ont été capturés, Killea a esquivé la question. «Oui, je n’ai pas ces détails pour vous, merci», a-t-il déclaré.

Le Pentagone a indiqué que les rebelles étaient «mal préparés» pour l’attaque de l’ennemi, ayant un faible niveau de renseignement sur adversaire et sans soutien de la population locale. Des représentants américains ont dénoncé les accusations des rebelles indiquant que la Turquie pouvait alerter leurs adversaires. Cependant, il s’avère qu’il existe un décalage entre les Etats-Unis et ses alliés turcs en ce qui concerne les Syriens, tandis que le Pentagone refuse de divulguer le nombre de combattants qui prennent par aux entraînements, en faisant référence aux préoccupations en matière de sécurité, le ministre turc des Affaires étrangères a noté que le nombre s’élève à 100 personnes.