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Journalistes expulsés : la Moldavie ne souhaite pas «d’éclairage impartial» sur ses manifestations

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a critiqué la décision des autorités moldaves d’expulser les journalistes russes, y compris ceux de RT, des manifestations de masse à Chisinau.

Le 7 septembre, les autorités moldaves ont déporté un producteur de l’agence d’information vidéo Ruptly, ainsi que l’équipe de tournage de la chaîne russe Lifenews. En ce qui concerne le journaliste russe, aucun document n’a été présenté pour expliquer la cause de sa déportation. Dans le cas de l’équipe de Lifenews, le renvoi a été motivé par le manque de documents nécessaires à l’équipement de tournage.

D’après la déclaration de Maria Zakharova, de telles actions donnent l’impression que «quelqu’un ne veut pas du tout d’un éclairage impartial sur les protestations nationales». Selon elle, cet événement ne correspond pas aux déclarations de bonne volonté des nouvelles autorités moldaves de construire des relations constructives avec la Russie. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a également noté qu’elles contredisent au droit généralement reconnu de la liberté d’information.

Les journalistes sont arrivés à Chisinau pour documenter les démonstrations de force contre le président et le gouvernement actuel du pays. Cette manifestation est devenue la plus importante depuis la séparation du pays de l’Union soviétique avec jusqu’à 100 000 personnes qui y ont pris part. A la suite du premier jour de manifestations, les protestants ont installé des tentes devant le bâtiment du gouvernement et déclaré leur volonté d’y rester jusqu’à ce que le gouvernement démissionne.

Parmi les exigences des manifestants, il y a la réforme de la Banque nationale, du Parquet général et d’autres structures gouvernementales. Les autorités sont de plus accusées des restrictions de la liberté d’expression, du monopole des médias et des attaques sur les journalistes.

Une exigence particulière est avancée par les manifestants : les nouvelles autorités espérées devront suivre un chemin pro-européen dans leur politique. Fait intéressant, car le gouvernement actuel est formé par une coalition nommée «L’Alliance pour l’intégration européenne», qui présentait dans son programme le rapprochement avec l’Union européenne, et qui est arrivée au pouvoir après le récent scrutin général.

L’Union européenne a tout d’abord réservé un accueil chaleureux au Premier ministre moldave Valeriu Strelet. Mais elle a ensuite gelé l’aide financière destinée à la Moldavie à la suite de la découverte d’une gigantesque fraude financière, lors de laquelle plus d’un milliard d’euros ont disparu de trois banques du pays. Pour l’instant, l’UE ne désire pas renouveler son aide tant que la Moldavie n’a pas signé un mémorandum avec le FMI et mis en œuvre des reformes «décisives».