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«Une marche sur Moscou» parmi les options de Porochenko pour mettre un terme à la crise en Ukraine

Le président ukrainien a prononcé un nouveau discours offensif contre Moscou dans le cadre de la crise dans le Donbass. Cette fois, il a mentionné «une marche sur Moscou» parmi les scénarios possibles pour résoudre la crise dans l’est de l’Ukraine.

Dans une interview à la chaîne de télévision ukrainienne 5 Kanal, Petro Porochenko a énuméré trois scénarios possibles, qui pourraient permettre, selon lui, de résoudre la crise ukrainienne.

La première approche à la résolution du conflit est «une offensive décisive pour libérer la région [de l’Est de l’Ukraine] et une marche sur Moscou», même si le président ukrainien l’a qualifiée d’ «irresponsable» et de «téméraire», ayant par ailleurs admis que le peuple ukrainien ne soutiendrait pas cette action.

«La seconde option consiste à construire un mur et à rendre une partie de notre territoire» en faisant référence à la zone rebelle du Donbass dans l’est du pays. «Nous pourrions vivre sans le Donbass. Est-ce possible? Oui, c’est possible. Cependant, je ne vendrai pas l’Ukraine. Je ne cèderai pas de partie de son territoire à n’importe qui», a déclaré le président ukrainien.

Il a ajouté qu’il «luttera pour rendre à l’Ukraine la Crimée annexée et les territoires occupés du Donbass» et fera tout pour atteindre ce but.

«Le troisième moyen est de restaurer la souveraineté ukrainienne et son autorité territoriale dans la région du Donbass. Et ce moyen s’appelle «les accords de Minsk», a indiqué Porochenko, ajoutant que personne n’avait, à ce jour, proposé d’alternative plausible à ce scénario.

Ce discours de Porochenko est intervenu quelques jours après les émeutes devant la Rada, à cause de la loi prévoyant plus d’autonomie pour les républiques autoproclamées de l’est de l’Ukraine. Ce projet de loi a provoqué la colère des partis nationalistes ukrainiens, qui se sont rassemblés devant le parlement et ont affronté les forces de l’ordre en faisant deux morts et plus de 130 blessés.

Pour leur part, les républiques autoproclamées de l’est de l’Ukraine estiment que la question de la décentralisation débattue au Parlement ukrainien a peu à voir avec les réformes prévues par les accords de Minsk et n’en sont qu’une interprétation libre qui ne les satisfait pas.

En ce qui concerne le conflit-même, dans son discours offensif, Petro Porochenko a également prévenu que le peuple ukrainien devait se préparer à un conflit de long terme. Il a souligné «La menace militaire depuis l’est du pays est une perspective pour des décennies. Cette menace ne disparaîtra pas de si tôt et chaque nouvelle génération devra faire son service militaire.»

Ce n’est pas la première fois que Porochenko s’exprime en des termes que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déjà qualifié de «déclarations irréfléchies et délirantes». En juin, le président ukrainien avait déclaré au quotidien italien Corriere della Sera que 200 000 militaires russe se trouvaient en Ukraine, ce qui représente environ un quart de toutes les forces armées de la Russie. Cette déclaration a été démentie par la Russie-même et par l’OSCE, qui nie la présence de forces russes sur le territoire ukrainien.