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Poutine cite le Coran... et conseille à l'Arabie saoudite d'acheter des S-400 russes

Riyad, dont les infrastructures pétrolières ont été attaquées, doit-elle suivre le chemin de Téhéran et Ankara, en commandant des missiles russes pour sa défense ? C'est l'avis du président russe, qui en a profité pour réciter un passage du Coran.

Interrogé sur la récente attaque d'infrastructures pétrolières saoudiennes, revendiquée par les rebelles yéménites houthis, lors du sommet d'Ankara le 16 septembre, Vladimir Poutine a fait référence à la sourate 3 Al-Imran, verset 103 du livre saint de l'islam. «Je ne peux pas ne pas me souvenir des paroles du Coran : "Souvenez-vous de la miséricorde d'Allah. Allah a pacifié vos cœurs et a fait de vous des frères"», a entamé le président russe.

«Vous êtes frères par sa miséricorde. Et ce qui sépare les gens et débouche sur des conflits doit passer à l'arrière-plan. Il faut préserver cette proximité spirituelle au premier plan et c'est le Coran [qui dit] qu'il faut rejeter toute violence pour protéger sa famille son pays», a ensuite poursuivi Vladimir Poutine avant de préciser son point. 

«Il faut que les autorités saoudiennes prennent leurs responsabilités et qu'elles suivent les préceptes du Coran. Mais elles peuvent aussi acheter des systèmes antiaériens à la Russie de la même manière que l'Iran l'a déjà fait en achetant les systèmes de missiles russes S-300, et de la même manière que la Turquie l'a déjà fait en achetant les systèmes de missiles russes S-400», a-t-il ajouté provoquant les rires de Hassan Rohani et les sourires marqués de la délégation iranienne.

«Mais il faut acheter le S-300 ou le S-400 ?», s'est alors esclaffé le dirigeant iranien.

L'attaque contre les infrastructures saoudiennes, qui a réduit brutalement l'approvisionnement du monde en or noir, a réveillé la crainte d'une escalade militaire entre Washington et Téhéran. La diplomatie américaine a en effet haussé le ton, accusant l'Iran d'être responsable de l'incident malgré les démentis de Téhéran. L'ONU a de son côté précisé ne pas être en mesure d'identifier les auteurs de l'attaque alors que Moscou, a, de son côté, appelé au calme et à «ne pas tirer de conclusions hâtives».

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