Trois mois après le début d'un mouvement de contestation sans précédent, Hong Kong demeure sur des chardons ardents. Ce 14 septembre, plusieurs bagarres ont éclaté entre des opposants au gouvernement et des militants pro-Pékin en divers endroits de la baie.
L'une d'elle s'est déroulée dans un centre commercial, le Amoy Plaza où environ 200 personnes s'étaient rassemblées pour agiter des drapeaux chinois et chanter l'hymne national, dans ce qui constitue une des premières actions médiatique d'envergure des militants pro-Pékin.
Les heurts ont éclaté à l'arrivée des opposants au gouvernement, donnant lieu à des scènes de pugilat, dont plusieurs personnes sont ressorties en sang ou avec des contusions. Dans la cohue, une personne a notamment été prise en chasse et immobilisée au sol sans ménagement.
Des policiers anti-émeute, armés de boucliers et de casques, sont intervenus pour mettre fin à cette rixe, avant d'escorter plusieurs jeunes hommes menottés hors du bâtiment.
Un peu plus tôt dans la journée, dans un autre quartier de Hong Kong, Forest Hill, des hommes, dont certains agitaient des drapeaux chinois et portaient des t-shirts bleus sur lesquels était écrit «J'aime la police de Hong Kong» s'en sont pris à ce qui semblait être des opposants au gouvernement dans une galerie marchande.
De nombreuses vidéos, postées sur internet, montrent ces hommes en train d'attaquer à coups de poing, de pied et de bâtons surmontés de grands drapeaux chinois, un groupe de jeunes, sous les yeux des passants.
La police honkongaise, contactée par l'AFP, n'a pas fait de commentaires. Peu avant cette bagarre, des militants pro-Pékin ont été filmés en train d'enlever des post-it et des messages hostiles au gouvernement sur les murs dits «de Lennon» qui se sont multipliés à travers la ville au grand déplaisir des soutiens de Pékin. Rapidement, selon l'AFP, des habitants se sont pressés pour couvrir à nouveau ce mur de papiers multicolores.
Selon le South China Morning Post, des bagarres ont également éclaté entre les deux camps dans une station de métro de Hong Kong. Plusieurs lignes de bus ont été suspendues après que des militants antigouvernementaux ont érigé des barricades dans les rues.
Les opposants au gouvernement de Hong Kong ont de nouveau appelé à un grand rassemblement le 15 septembre, mais celui-ci a été interdit par la police. D'autres manifestations sont également prévues pour les deux prochains week-ends et le mouvement appelle à une grève générale à compter du mois d'octobre, au moment où Pékin s'apprête à célébrer le 70e anniversaire de la fondation de la Chine communiste.
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