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«Un pas vers la normalité»? L’Autriche envisage de fermer le corridor pour les réfugiés

L’Autriche et l’Allemagne ont agi de manière rapide et humaine pour aider 12 000 réfugiés, mais il est temps de revenir à «la normalité» et restaurer le contrôle aux frontières, a annoncé le chancelier autrichien.

«Nous avons toujours dit que c’est une situation d’urgence à laquelle nous devons agir de manière rapide et humaine. Nous avons aidé plus de 12 000 personnes dans une situation compliquée», a déclaré le chancelier Werner Faymann.

«Pour l’instant nous devons nous éloigner étape par étape des mesures d’urgence pour retrouver une situation normale, conformément à la loi et la dignité», a-t-il ajouté à la suite «des négociations intensives» entre la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre hongrois Viktor Orban.

Les mesures d’urgence négociées entre Berlin et Vienne vendredi ont permis à plus de 12 000 réfugiés désespérés, bloqués dans la capitale hongroise et ailleurs dans le pays d’être rapidement transférés en Allemagne.

Budapest a adopté une série de lois vendredi en rebouchant la frontière du sud aux migrants, dont quelque 140 000 l’ont déjà traversée cette année. Ceux qui sont arrivés sont détenus dans «des zones de transit» jusqu’à ce que leurs demandes d’asile soient approuvées.

Les nouvelles lois adoptées feront du passage de la frontière punissables de trois ans de prison et qualifieront les dommages à la clôture de barbelés le long de la frontière avec la Serbie de 108 kilomètres d’«acte criminel».

La Hongrie a critiqué l’Allemagne, qui accueillera 800 000 demandeurs d’asile vers la fin de l’année, d’accepter les migrants en contournant le règlement de Dublin.

«Aussi longtemps que l’Allemagne et l’Autriche déclarent ne plus recevoir de migrants, plusieurs millions de nouveaux demandeurs d’asile arriveront en Europe», a dit Orban à la chaîne autrichienne ORF.

L’Allemagne veut aider la Hongrie à installer des centres européens où on offrira aux réfugiés des conditions dignes et où les migrants pourront remplir leurs demandes d’asile, a dit Peter Altmaier depuis la chancellerie allemande à la chaîne ZDF.

C’est une partie de l’effort que l’Allemagne entreprend maintenant en permettant aux responsables de dépouiller les demandes des réfugiés même s’ils ont d’abord voyagé à travers d’autres pays européens.

Entretemps, l’Allemagne continue à accueillir ceux qui sont arrivés à travers l’Autriche. Environ 100 réfugiés sont arrivés à Berlin  lundi en autocar. Deux bus ont déposé les réfugiés dans le quartier ouest de Spandau où les autorités ont installé un camp de réfugiés jeudi dernier. Le camp a une capacité maximale de 710 personnes avec 71 tentes qui sont capables de loger 10 personnes chacune. Cinq bus de plus doivent arriver dans la nuit de lundi en déposant 250 nouveaux migrants.

Dimanche, quelque 11 000 migrants sont arrivés à Munich où des centaines habitants ont accueilli les migrants par des applaudissements. Certains dans la foule ont fait des dons aux réfugiés, y compris des  bonbons pour les enfants et des bouteilles d’eau pour ceux qui ont soif. Quelque 460 personnes ont pris le train pour Francfort dimanche soir alors que plus d’un millier sont partis pour Dortmund.

Mais à Dortmund, les réfugiés ont été accueillis moins chaleureusement, par des manifestants d’extrême-droite. La police a été forcée d’intervenir et arrêter quatre manifestants violents du parti «Die Rechte».

La police a utilisé des bombes lacrymogènes lors d’affrontements contre des adolescents allemands d’extrême-droite qui voulaient faire irruption sur la plate-forme. Trois agents de police et un témoin ont été blessés dans les heurts. En outre, une personne inconnue a mis le feu à une école qui servait d’abri aux réfugiés.