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Les autorités cubaines dénoncent une censure après le blocage de comptes Twitter

Les autorités cubaines ont dénoncé une «censure» de Twitter, après la suspension temporaire de dizaines de comptes de médias et d'organismes officiels, le réseau social évoquant de son côté des violations de ses règles sur les comptes multiples.

Dénonçant une «opération de Twitter made in USA pour tenter de faire taire Cuba», le ministère cubain de la Culture a annoncé, le 12 septembre, que le réseau social avait «censuré» les comptes de plusieurs de ses vice-ministres. «Et de nombreux autres comptes ont été bloqués», a ajouté la même source. En fin de journée du 12 septembre, la plupart des comptes bloqués ont été rétablis.

Cette suspension avait débuté le 11 septembre au soir, au moment même où le président Miguel Diaz-Canel s'exprimait en direct à la télévision pour évoquer les pénuries d'essence dans l'île.

On a essayé de limiter la parole des révolutionnaires en faveur de la vérité

Durant cette intervention, «Twitter a suspendu les comptes des principaux médias et sociétés d'information de Cuba», a affirmé le ministère des Affaires étrangères.

«Lors d'une opération évidemment concertée, on a essayé de limiter la parole des révolutionnaires en faveur de la vérité», a-t-il ajouté, alors que le président cubain a dénoncé Washington, à travers ses sanctions, comme responsable des pénuries de carburants.

Twitter se défend et invoque une procédure classique

A l'heure où le chef de l'Etat commençait à s'exprimer, le compte de l'émission a été suspendu, ainsi que celui de la chaîne Canal Caribe, tout comme d'autres comptes de médias officiels, notamment ceux du journal historique Granma ou de la Radio Rebelde.

Les comptes du ministère des Communications, de Mariela Castro, fille de l'ex-président Raul Castro, et du Parti communiste cubain ont aussi été suspendus. «Twitter censure massivement les journalistes et médias de Cuba», a affirmé dans un communiqué l'Union des journalistes de l'île, rappelant que le département d'Etat américain avait monté un groupe de travail sur internet à Cuba, qui «a recommandé en juin d'utiliser le réseau comme autoroute pour la subversion à Cuba».

Contacté par l'AFP, Twitter a mentionné ses règles en matière de «manipulation», en particulier l'interdiction d'«amplifier ou perturber de manière artificielle des conversations à travers l'usage de compte multiples». Sans vouloir donner plus de détails, le réseau social a dit avoir communiqué «les violations de [sa] politique directement aux propriétaires des comptes» concernés. Cuba, pendant longtemps l'un des pays les moins connectés au monde, a fait de l'informatisation une priorité, avec l'arrivée en décembre 2018 d'internet sur les téléphones mobiles (3G). Mais le gouvernement avait rappelé en juillet que ce devait être un «instrument pour la défense de la révolution».

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