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Netanyahou scandalise le Moyen-Orient en promettant d'annexer la vallée du Jourdain s'il est réélu

Nombre de responsables internationaux, en particulier au Moyen-Orient, ont vivement réagi à la promesse de Benjamin Netanyahou «d'appliquer la souveraineté israélienne» à la vallée du Jourdain s'il est réélu aux législatives.

Mercredi 11 septembre

Selon Moscou, le projet de Netanyahou pour la Cisjordanie pourrait provoquer «une forte hausse des tensions».

L'Union européenne a réagi à l'annonce de Benjamin Netanyahou d'annexer la vallée du Jourdain, estimant qu'elle «compromet[tait] les perspectives d'une paix durable».

«La politique de construction et d'expansion des colonies de peuplement, y compris à Jérusalem-Est, est illégale au regard du droit international, et les mesures prises dans ce contexte compromettent la viabilité de la solution prévoyant deux Etats et les perspectives d'une paix durable», a déclaré ce 11 septembre à l'AFP un porte-parole de l'UE.

Selon l'Arabie saoudite, les propos de Benjamin Netanyahou constituent «une très dangereuse escalade contre le peuple palestinien et représente une violation flagrante de la charte de l'ONU et des principes du droit international», a rapporté l'agence officielle Saudi Press Agency (SPA), citant la cour royale. Le royaume wahhabite a demandé «une réunion d'urgence» des ministres des Affaires étrangères des 57 membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI).

Sur son compte Twitter officiel, le ministère saoudien des Affaires étrangères a écrit : «Le Royaume annonce la condamnation et le rejet catégorique du Premier ministre israélien [qui] a annoncé son intention, s'il remportait les élections, d'annexer des terres de la Cisjordanie occupée.»

Ce 11 septembre, la Turquie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, a estimé que la promesse de campagne du Premier ministre israélien était celle d'«un Etat raciste et d'apartheid», considérant qu'«[elle envoyait] toutes sortes de messages agressifs et illégaux avant les élections».

«[Nous défendrons] les droits et les intérêts de nos frères et sœurs palestiniens jusqu'au bout», a-t-il précisé dans un tweet.

«Netanyahou est à la recherche de votes d'extrême droite en vendant à son public l'illusion qu'il peut occuper les terres palestiniennes pour toujours», a estimé Hazem Qassem, porte-parole du Hamas, mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza, constitué d'une branche politique et d'une branche armée.

«C'est une violation flagrante du droit international, c'est du vol de terre flagrant, c'est du nettoyage ethnique. Il détruit non seulement la solution à deux Etats, mais toute chance de paix, ça change la donne», a déclaré auprès de l'AFP Hanane Achraoui, une cadre de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Trois heures à peine après son annonce, Benjamin Netanyahou a été évacué d'un meeting dans la ville d'Ashdod après le retentissement de sirènes annonçant des tirs de roquettes imminents depuis la bande de Gaza.

Après avoir affirmé que deux roquettes tirées depuis l'enclave palestinienne avaient été interceptées par l'armée, Tsahal a annoncé avoir frappé, en riposte, «15 cibles terroristes à Gaza».

L’ONU a mis en garde Israël sur les répercussions néfastes que pourrait entraîner le projet de Benjamin Netanyahou sur les négociations de paix.

Toute décision israélienne visant à imposer ses lois, ses juridictions et son administration en Cisjordanie occupée n'aurait aucun effet international légal

«Une telle perspective serait dévastatrice pour la possibilité de relancer les négociations, la paix régionale et l'essence même d'une solution à deux Etats», a affirmé le 10 septembre le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric. «Toute décision israélienne visant à imposer ses lois, ses juridictions et son administration en Cisjordanie occupée n'aurait aucun effet international légal», a ajouté le représentant onusien.

La diplomatie jordanienne, dont les propos ont été rapportés par l'AFP, a averti que l'annexion d'un pan de la Cisjordanie «entraînerait toute la région dans la violence».

Lors d'une conférence de presse tenue ce 10 septembre à Ramat Gan, près de Tel-Aviv, le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahou a promis, s'il remporte les élections législatives du 17 septembre, «d'appliquer la souveraineté israélienne» à la vallée du Jourdain. Il s'agit d'une région de Cisjordanie où sont implantées des colonies israéliennes depuis la création de l'Etat hébreu et où, depuis 2005, seuls les Palestiniens possédant une pièce d'identité délivrée par l'administration israélienne et attestant d'une adresse dans la région, ont le droit d'y résider.

Cette promesse de campagne de l'actuel Premier ministre israélien n'a pas manqué de provoquer de vives réactions à l'international, plus particulièrement au Moyen-Orient. 

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