Une seule source d’eau potable existe aujourd’hui selon les résidents, c’est un aquifère côtier souterrain partagé avec Israël et l’Egypte. Mais Gaza est situé en aval d’Israël, et les Palestiniens accusent l’Etat hébreu d’utiliser la situation à leur avantage en utilisant la privation d’eau comme tactique contre la population civile.
Des données alarmantes sur l’eau à Gaza ont été publiées dans un rapport récent de l’ONU qui indique que la bande deviendra inhabitable d’ici à 2020. La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (UNCTAD) a présenté un nombre de facteurs qui ne font qu’aggraver le problème.
Le PIB de la bande de Gaza a chuté de 15% en 2014, 72% des foyers vivent dans des conditions de sécurité alimentaire déplorables, et le chômage a atteint un taux record de 44%. Sans parler des attaques incessantes des Forces de défense israéliennes (FDI). Trois opérations militaires au cours des six dernières années et huit ans de blocus économique offrent des perspectives très sombres à la reprise économique.
Selon l’ONU, 500 000 personnes ont été déplacés à Gaza après l’opération «Bordure protectrice» l’année dernière. Plus de 20 000 maisons palestiniennes ont été détruites, 148 écoles, 15 hôpitaux et 45 centres de santé ont été gravement endommagés. Alors même que Gaza est une des régions les plus densément peuplées dans le monde.
Mais le pire vient maintenant, la population se retrouve privée de la source primordiale de la vie, l’eau. Sans eau, aucune reconstruction n’est possible. La médecine, l’assainissement, l’hygiène et d’autres structures essentielles dépendent de l’eau.
RT a enquêté pour savoir dans quelle mesure il est possible de vivre dans ces conditions.
«Nous ne pouvons pas la boire, ni nous en servir pour cuire ou laver… Nous sommes forcés d’acheter toute notre eau propre», a confié une résidente Umm Ibrahim Amna Abdel’al.
La correspondante de RT Lizzie Phelan a goûté l’eau de Gaza. «Ce café a un goût, comme s’il y avait du sel à l’intérieur et non pas du sucre. C’est parce que la plupart de l’eau de Gaza est contaminée par l'eau de mer», a expliqué la journaliste.
L’eau salée provoque également d’autres problèmes. La femme a raconté que «de petits enfants souffrent de crampes et de coliques», ce syndrome est normalement associé à des infections d’estomac.
«Voyez-vous ma main ?», dit-elle en montrant la peau irritée de sa paume. «C’est à cause de l’eau salée. J’ai une infection de peau. L’eau est pleine de sel. C’est comme les eaux usées», a déploré Umm Ibrahim Amna Abdel’al.
Et le sel n’est pas le seul problème. L’eau est pleine de nitrate, une substance qui à haute dose peut se révéler cancérigène. Les niveaux ont augmenté l’année dernière, des bombardement israéliens ont touché des tuyaux d'égout et des tuyaux d’eau propre. Maintenant, sel et nitrate se sont mélangés.
Mais même si l’eau est sale, les résidents de Gaza paient un prix exorbitants pour celle-ci.
Le coordinateur spécial de l’UNCTAD pour l’assistance aux Palestiniens Mahmoud Elkhafif a dit franchement : «Gaza souffre d’un problème catastrophique de qualité de l’eau et d'approvisionnement en eau. Honte au monde qui l’observe encore sans rien faire».
Tant que la situation n’est pas résolue, Gaza est au bord d’une catastrophe humanitaire plus grande encore que ce que les frappes aériennes peuvent provoquer.