«Nous devons lutter pour présenter devant la justice reformée les bandits qui sont au pouvoir et qui ont pillé les banques. Les criminels qui ont truandé la république doivent se présenter devant le peuple. Il faut changer toute la classe politique et engager des poursuites contre ceux qui ont usurpé le pouvoir», peut-on lire dans la résolution qui a été adoptée lors de la manifestation organisée par le mouvement «Dignité et Justice», lancé par l’élite intellectuelle du pays.
Les organisateurs ont jusque maintenant réussi à maintenir la violence hors du mouvement et la manifestation se déroule dans une ambiance assez calme : les manifestants ont même organisé un concert dans le centre de la ville. Cependant, l’ordre est maintenu par plusieurs centaines de policiers répartis dans la ville.
Les orateurs qui interviennent lors du rassemblement se prononcent pour la démission du président et du gouvernement de ce pays pauvre et rural situé entre l’Ukraine et la Roumanie. En outre, parmi les exigences des manifestants, il y a la réforme de la Banque nationale, du Parquet général et d’autres structures gouvernementales. Les autorités sont de plus accusées de la suppression de la liberté de la parole, du monopole des médias et des attaques sur les journalistes.
Mais il y a une exigence particulière avancée par les manifestants : les nouvelles autorités devront suivre un chemin pro-européen dans leur politique. Fait intéressant, car le gouvernement actuel est formé par une coalition nommée «L’Alliance pour l’intégration européenne», qui avait dans son programme le rapprochement avec l’Union européenne et qui est venu au pouvoir après le scrutin général. Mais dorénavant, ils se sont transformés en «oligarques» qui ont volé un milliard de dollars depuis trois banques du pays, selon les manifestants qui veulent maintenant d’autres pro-européens au pouvoir.
Dans la foule on pouvait observer de nombreux drapeaux roumains et ce n’est pas par hasard : la Roumanie veut se voir rattachée la Moldavie qui a été, d’après elle, annexée illégalement par l’URSS en 1940. Et cette idée est partagée par de nombreux habitants du pays qui essaient de sortir du gouffre économique.